22 janvier 2008

"Pour une citoyenneté participative effective des MRE"

"Pour une citoyenneté participative effective des MRE"
Les conclusions et recommandations des ateliers de la Conférence internationale de la Plateforme des MRE, qui a eu lieu à Amsterdam le 19 janvier 2008, sous le thème:
La femme et la famille:
Cet atelier s'est caractérisé par un débat vif autour de la situation de la femme et à travers elle celle de la famille marocaine vivant à l'étranger et les problèmes auxquels elle fait face. Le problème le plus important étant celui de l'identité, vu qu'il y a une interaction entre l'influence de la culture du pays d'accueil et celle de la mère patrie; ce qui crée une sorte d'attrait et cohabitation parfois, et une sorte de méfiance qui va jusqu'à la dualité d'autres fois.
L'atelier a accueilli positivement le développement juridique qu'a connu le Maroc en ce qui concerne le code de la famille 'la Moudawwana', et a pointé du doigt plusieurs manquements auxquels il faudrait apporter des améliorations à l'avenir, par exemple:
. Définir avec précision la Moudawwana de la femme MRE, afin de lui permettre de connaître ses devoirs et droits, et ce en organisant des campagnes de sensibilisation à ce sujet au Maroc et à l'étranger
. Organiser une campagne de sensibilisation en rapport avec la loi sur la nationalité
. Créer une collaboration entre les institutions civiles chargées des affaires de la femme MRE
. Faire du CCME désigné un médiateur entre les autorités juridiques au Maroc et les MRE, en vue de résoudre les problèmes restés en suspens dans le domaine du droit de la famille
Jeunesse: enseignement et emploi:
Cet atelier s'est penché sur les problèmes des jeunes, de l'enseignement et du droit au travail
.On doit attirer sur le rôle essentiel de l'enseignement dans les pays d'accueil, sur la vie des générations montantes, et être attentif pour que les programmes pédagogiques enseignés accordent une place à la multiculturalité existant dans ces pays;
. On doit associer les parents aux travaux de la mise en place du programme scolaire, les lier à l'école à l'instar de ce qui se passe dans les autres nationalités et les inciter à suivre de près leurs enfants
. Les institutions sociales doivent prendre en considération le problème de l'identité de façon sérieuse, pour ne pas faire perdre les repères aux jeunes en fin de compte. les évènements que connaissent les périphéries des villes européennes ne sont que le soulèvement des jeunes en quête d'une identité perdue.
. L’absence de communication entre la maison et l'école contribue à créer un vide entre le jeune et son identité, tout comme l'absence totale de l'Etat marocain à travers ses experts dans la sensibilisation de ces jeunes à leur identité.
. Lancer une campagne de sensibilisation auprès des jeunes et leurs parents afin de contribuer à diminuer le fléau de l'abandon du cursus scolaire et ne pas aller jusqu'à son terme.
. Revoir le rôle de la mosquée et en faire un centre culturel marocain où les différentes générations se rencontrent, plutôt que la limiter à son rôle de lieu de prière uniquement
.sensibiliser les employeurs à la nécessité d'ouvrir leurs portes aux jeunes, pour effectuer leur stages et aussi pour combattre le chômage dans ce milieu.
Le champ religieux: nouvelle génération, nouveaux imams:
Cet atelier a discuté la situation des espaces et des institutions chargés des affaires religieuses, et notamment les mosquées et les imams auxquels la mission de préserver l'identité musulmane des jeunes générations montantes, est confiée.
Au début, un ensemble de problématiques a été déterminé:
. échec de la politique qui vise à faire venir des imams du Maroc, parce qu'ils ne connaissent pas la réalité vécue par les MRE dans les pays d'accueil, ce qui les rend éloignés de la réalité vécue au jour le jour
. Les responsables des mosquées n'ont pas les compétences requises de gestion, et sont marqués par leur approche tribale et de leurs intérêts personnels
.absence de conscience religieuse responsable à l'intérieur des mosquées, ce qui pousse les jeunes à rechercher d'autres sources via Internet, avec le risque d'en faire des proies faciles susceptibles dans tomber dans le piège de l'extrémisme
.l'isolement de la mosquée et son enfermement sur elle-même, ainsi que son éloignement de ce qui se passe au sein de la société.
Cet atelier a présenté un ensemble de propositions pratiques pour la réforme du champ religieux des MRE, en voici les points les plus importants:
. Donner des séances de recyclage aux imams, les lier à la réalité des MRE et leur apprendre la langue du pays d'accueil
. Rendre effectif le rôle de la mosquée, afin de donner la vraie image de l'islam; celle de la tolérance et de la coexistence
.s'adresse aux générations montantes dans la langue qu'ils comprennent
.utiliser les techniques modernes dans la communication avec les fidèles et la société, exemple: Internet etc...
.mettre les affaires des mosquées entre les mains de gestionnaires compétents
. Échanger des expériences et des connaissances entre les mosquées marocaines (MRE) et les pays étrangers
.créer un Conseil supérieur des mosquées dans les pays d'accueil, ça devient utile
.collaborer avec le ministère des affaires islamiques en vue d'organiser le champ religieux des MRE
La participation politique et la citoyenneté :
Cet atelier a eu beaucoup de succès, en ayant attiré le plus grand nombre parmi les participants à la Conférence, vu son importance.
Le débat s'est conclu par considérer la participation politique comme étant une partie inaliénable de la citoyenneté, avec ses droits et devoirs.
Les droits civils et politiques sont protégés par la loi et empreints de liberté.
Au cours de ce débat, on a abordé la contradiction qui existe entre la citoyenneté complète vécue par les MRE dans les pays d'accueil et la lutte continue pour obtenir une citoyenneté complète dans notre relation avec la mère patrie.
Le débat a été empreint de la sensibilité de toutes les générations à leur marocanité et leur fierté d'être marocains. Elles ont insisté sur la nécessité de voir les MRE participer à la vie politique, de la même façon, aussi bien à l'intérieur des pays d'accueil qu'au Maroc.
Mais, ceci exige des efforts de toutes les parties concernées. On a insisté aussi sur le problème de la politique de marginalisation et d'exclusion pratiquée à l'égard de la participation des MRE au développement. Ainsi que sur le fait que l'on doive encourager la culture de participation au sein des jeunes générations montantes et que l'on améliore les ressources humaines susceptibles d'être bénéfiques pour le Maroc.