Pas de raz de marée du PJD, taux d'abstention historique (37%), des ministres candidats sur le carreau, un parti (USFP) qui implose,… Ce scrutin national marque la fin d’une époque sans forcément en ouvrir une autre…
«Le premier parti au Maroc, c’est la corruption. Et le deuxième, c’est le PJD» déclarait cette après midi Lahcen Daoudi, n°2 du PJD. Si pour l’heure, les résultats définitifs ne sont pas rendus officiels (une conférence est prévue à 18 heures au siège du ministère de l’Intérieur), il n’en reste pas moins que les tendances lourdes se dégagent déjà.
D’après des sources bien informées (et concordantes), le quarté dans l’ordre (et dans le désordre) serait composé du PJD, de l’Istiqlal, du Mouvement Populaire et de l’USFP.
D’après des rumeurs persistantes, le grand perdant du scrutin est l’USFP qui ne comptabiliserait que 35 députés (contre 50 en 2002). «C’est une catastrophe. Nous savions que cette élection serait difficile, mais pas à ce point» indique un membre du parti de la rose sur un ton désabusé. Les autres «surprises» viennent de la candidature de ministres du gouvernement Jettou. Ils étaient 13 au départ, ils ne seraient que 5 à l’arrivée.
Les «winners» connus pour l'instant sont Karim Ghellab (Istiqlal), Habib Malki (USFP), Yasmina Badou (Istiqlal), Abdelhoued Radi (USFP) et Abass El Fassi (Istiqlal) (rectificatif).
Quant aux perdants, nous citerons Nabil Benabdellah (PPS), Ismaël Alaoui (Sg du PPS), ou encore Nouzha Chekrouni (USFP).Autant dire que les électeurs ont sanctionné les membres du gouvernement sortant de manière claire.
Ce «message» politique est sans équivoque.
Après celui de la désertification des urnes, c’est le second «SMS» envoyé par la population. Pour le reste, à savoir la nomination du Premier ministre par le Chef de l’Etat et la constitution d’une nouvelle coalition gouvernementale, il faudra patienter encore un peu. Cependant, l’ébauche de la future carte politique laisse à penser que le 1er ministre sera issu de l’Istiqlal ou du Mouvement Populaire.
Quant au PJD, il est fort à parier qu’il devrait poursuivre son combat…dans l’opposition. Pourquoi ? Tout simplement car le parti ne prendra aucun risque. C’est le prix à payer pour continuer à vivre. La situation de l’USFP devrait leur servir d’exemple.
Rachid Hallaouy