17 juin 2007

Exclusif : Cooptations secrètes pour le Conseil Supérieur des Marocains du monde



Alors que les travaux du Comité d’experts, mandaté par le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH), se poursuivent avec le souci de remettre dans les temps, à la fois le bilan de leurs consultations des Marocains du monde et celui de formuler des recommandations au chef de l’Etat, il semblerait que tout ne soit pas aussi simple pour ces «experts».

En effet, des bruits de couloir font état de «contacts» pris par ces experts avec certains dirigeants de partis politiques, essentiellement ceux qui sont au gouvernement Jettou, à savoir l’Istiqlal, l’USFP, le RNI, MP et le PPS, afin de tâter, de prendre la température et surtout éviter un «clash». Quel clash»? Il semblerait que l’on se dirige vers un mode de scrutin assez particulier, mais surtout à l’opposé de celui qui avait été évoqué lors de l’annonce de la création d’un Conseil supérieur des Marocains du monde (le 5 novembre 2006), et la tenue d’élections démocratiques pour assurer une représentation juste et équitable. Histoire de donner l’exemple et de permettre aux heureux élus de jouir d’une légitimité populaire.

Ainsi, nos amis «experts» se seraient sentis dans l’obligation de «sonder» les partis en présence afin que ces derniers leurs remettent une liste de noms (qui serait en complément des noms fournis par les antennes consulaires et autres opérateurs…oeuvrant en faveur de la communauté marocaine résidant à l’étranger) dans la perspective de nominations sous la forme de…cooptations. Dès lors, on comprend mieux le silence des responsables politiques.

Que faut-il penser de ce virage à 180 degrés? La notion de consensus généralisé et de compromis «maquillé» de l’environnement, n’obéissant pas obligatoirement à la défense de l’intérêt général? La difficulté exprimée par les experts quant à l’utilisation de la voie démocratique pour l’élection des membres de la diaspora marocaine? La mise en place délicate (et périlleuse) d’une structure tampon dont la mission serait de rédiger la liste des «nominés» à Sa Majesté? La pression des ONG, ou de pseudo ONG ? Faut-il rappeler, une fois de plus, que la cosmétique a ses propres limites. Que les citoyens dont l’apprentissage de la démocratie est une réalité ne pourront pas «avaler cette couleuvre». Que le risque de décevoir les nouvelles générations est bien réel et que les conséquences d’un tel scénario impacterait également les générations en herbe.

Pour l’heure, une certitude, le ciel bleu de la capitale est menacé par des nuages gris et noirâtres, chargés de mauvais présages. Alors que le temps ne joue pas en la faveur des artisans du rapport final, il n’en reste pas moins que ce facteur ne peut justifier une telle démarche, qui plus est sous l’égide et le couvert d’une instance dite indépendante comme le CCDH. Les citoyens, d’ici et d’ailleurs, sont en droit d’attendre une autre attitude de la part de ceux qui sont censés servir l’intérêt général et œuvrer pour le plus grand nombre. Quel serait l’impact d’une déception massive des Marocains du monde à l’égard du CCDH ? Les «tous les mêmes !» et «tous pourris !» auront un écho…mondial !

Le Chef de l’Etat n’a-t-il pas fait appel au CCDH, à la grande surprise de nombreux observateurs avertis, car il jugeait bon qu’il était le seul à pouvoir fournir un travail sérieux, honnête et constructif de la diaspora établie à l’étranger? Qu’en serait-il si la situation tourne au vinaigre ? Autre certitude, ils ne sont pas les seuls responsables de ce trouble ambiant. Des Hommes invisibles, mais bigrement efficaces, tentent de mettre sur pied un plan B, au cas où… Pourquoi? Tout simplement pour faire passer la pilule. Qui prendra le «risque» d’assumer (un sport méconnu) la démarche anti-démocratique adoptée? Des cooptations injustes et instrumentalisées? Va y avoir du sport! Qui a dit que l’été sera…chaud ?
Rachid Hallaouy
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