20 juin 2007

Journée mondiale des réfugiés

20 Juin 2001- 20 Juin 2007

Le monde entier célébré le 6 éme Anniversaire de la Journée mondiale du Réfugié. Le Collectif des Réfugiés au Maroc saisi de cette occasion pour lancer ce message. Car cette journée revêt une importance particulière pour nous.
Nous n’avons pas quitté nos pays à la recherche d’une vie nouvelle, nous n’avons pas choisi de quitter nos territoires, nous avons fui uniquement les persécutions ! Parmi les réfugiés se trouvent des enfants déplacés, victimes de guerres et de conflits qui ne sont pas les leurs.
Un grand nombre de personnes confond souvent les expressions « droit d’asile » et « immigration ».
Le Royaume du Maroc a ratifié la convention de Genève de 1951 relatives aux réfugiés et a de ce fait l’obligation de protéger les réfugiés reconnus se trouvant sur son territoire.
Cette convention de Genève est de plus en plus remise en cause par ceux qui estiment qu’elle est trop « généreuse » à l’égard des demandeurs d’asile.
L’Europe est loin d’être la partie du monde la plus « envahie » par les demandeurs d’asile. Au contraire, ce sont les pays les plus pauvres, principalement sur le continent africain, qui en accueillent le plus au risque de déstabiliser les équilibres régionaux.

Les réfugiés ne sont ni des mendiants ni des paresseux. Ils ont des compétences professionnelles, qui ne sont toutefois pas reconnues par le Royaume du Maroc qui leur nie toute opportunité.
Les Réfugiés au Maroc ont tout essayé pour faire valoir leurs droits, mais aucun de leur effort n’a pu aboutir. Certes, la loi 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers sur le territoire marocain stipule qu’une femme enceinte ne doit pas être reconduite à la frontière et que les détenteurs du statut de demandeur d’asile ou de réfugié ne doivent pas être reconduit à la frontière, Malheureusement les autorités de la police marocaine violent cette lois en refoulant les réfugiés voir même les femmes et leurs enfants plus grave au désert de la frontière Algero Marocaine.
Face à ces manquements aux Droits fondamentaux, la communauté internationale ferme les yeux. Les dispositions juridiques élémentaires établissant le droit d'asile dans la Convention de Genève sont devenues pour ses signataires une charge insupportable. Nous regrettons que certains Etats occidentaux estiment aujourd'hui la Convention de Genève dépassée et réclament sa révision.
Nous appelons urgemment le siège du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés à Genève, le gouvernement marocain, les responsables politiques européens (U.E) et la Société civile aux niveaux national et international, à regarder en face cette situation dramatique et à prendre en compte toutes ces réalités. Il est nécessaire d’essayer de régler les problèmes des réfugiés afin qu’ils sortent de la clandestinité. Nous, Réfugiés reconnus par la représentation du HCR au Maroc, n’avons droit ni à la carte de séjour, ni au permis de travail, ni à la liberté de circulation, ni à une assistance, qui sont nécessaires afin de reconstruire nos vies dans ce pays d’asile. Car nos droits en tant que réfugiés sont bafoués d’une part par les autorités du Royaume chérifien et d’autre part par le bureau du HCR/Rabat qui n’est pas à même de remplir sa mission de protection en servant les intérêts de l’union Européenne, tout en nous considérant comme des Clandestins à la recherche d’une vie meilleur or si nous avons choisi le Maroc parce qu’il y a la stabilité politique qui règne en son sein. Hélas !!! Nous sommes bel et bien ignorés de la communauté internationale.
Toutefois, nous sommes conscients qu’il sera difficile de nous intégrer à la société et de démarrer une vie nouvelle au sein du Royaume du Maroc.
Nous sommes reconnaissants pour l’aide et l’amitié que nous témoignent les militants et les associations caritatives oeuvrant au Maroc. Cependant, malgré ces aides, nous avons des difficultés à nous nourrir, à payer nos loyers, à nous soigner… En bref, nous voudrions nous prendre en charge plutôt que de défiler dans les différentes associations présentes au Maroc, dont les aides ne peuvent de toute façon pas répondre aux besoins réels de notre vie quotidienne. Nous voulons devenir autosuffisant.
Nous souhaitons que cette journée du 20 juin soit non pas une journée de réjouissance mais une journée d'action et de réflexion, en vue de réclamer le respect total de la Convention de Genève de 1951 relative aux réfugiés.
Aujourd'hui, des hommes et des femmes en détresse, toutes nationalités confondues, attendent une décision politique et humaine de votre part. Avec eux tous nous en appelons à votre conscience d'élus.
Nous rendons un vibrant hommage à tous les réfugiés et demandeurs d’asile qui ont perdu leurs vies au Maroc qui est notre terre d’exil.
Pourquoi vous nous détester ? Ne pouvons-nous vivre dans l'amour, la compassion et la solidarité ? Inspirez-vous de la Convention de Genève et rendez ce monde vivable. Nous pouvons faire le bonheur des Hommes. Vous pouvez faire reculer nos souffrances, partout. Vous pouvez construire une chaîne de l'amour et non de la haine et assurer la survie de l'espèce humaine (Réfugiés).
Nous espérons que ce message interpelle votre conscience pour prendre en compte nos revendications étant que des réfugiés reconnus par la convention de Genève.
Que Dieu Vous bénisse.

Pour le Collectif des Réfugiés au Maroc

Jean Pierre Kalemo Paulin Kuanzambi Marcel Amiyeto
Le Président le Vice - Président le Porte Parole.