Entre « marhba bikom fi bladkom » et « vous ne votez pas », les MRE se résignent au constat : continuez à envoyer de l’argent, c’est tout ce que l’on vous demande. Encore un raté qui réaffirme dans l’esprit de nos concitoyens de l’étranger l’impasse d’une politique d’improvisation à leur égard.
Depuis l’annonce royale d’élargir les législatives de 2007 aux MRE, l’organisation de ces élections n’a pas été appréhendée d’une manière pragmatique en vue de faire émerger une feuille de route concertée, inspirée des réalités de ces MRE. Le gouvernement marocain avance des problèmes logistiques sans explicitation aucune. Les MRE s’étonnent de l’incapacité d’un pays à organiser des élections pour 10% de ses citoyens à l’étranger, alors qu’il postulait pour l’organisation de la Coupe du monde ! Les MRE se considèrent exclus, injustement, des instances politiques, sociales et économiques de leur pays d’origine. Ils contribuent pourtant à son développement par des transferts annuels de 3 milliards de dollars ! Seraient-ils de simples pourvoyeurs de fonds ?
Dotés d’une culture politique empreinte des démocraties occidentales, diplômés et accédant à des postes à responsabilité, ces nouveaux RME aspirent à une reconsidération des liens et des rapports avec leur pays d’origine. Ils recherchent une nouvelle forme de citoyenneté, authentique et responsable ainsi qu’un « relationnel » exprimé autrement que par des slogans conjoncturels, plus infantilisants qu’autre chose ! Enlever à la diaspora marocaine son droit d’exprimer sa citoyenneté, c’est lui ôter sa substance identitaire, qui la lie à son pays d’origine, à sa culture et à ses racines ! A quand « un nouvel imaginaire politique » pour mobiliser tous les citoyens marocains dans la passion de construire le nouveau Maroc, sans territorialisation aucune de l’Etre marocain ?
Source : La Vie Economique