30 décembre 2006
La Fédération Mondiale du Judaisme Marocain
La Fédération Mondiale du Judaisme Marocain
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Conseil Consultatif des Droits de l’Homme
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Amsterdam, le 20 December 2006
Objet: Conseil Supérieur des MRE
Messieurs,
Nous avons été informé, par nos compatriotes Musulmans, de la tenue, à Rabat, les 8/9/10 décembre 2006, d'une conférence sur la communauté Marocaine résidant à l'étranger, sous l'égide et avec le soutien massif du CCDH.
La Fédération Mondiale du Judaisme Marocain – representant des 2.000.000 Juifs Marocains à 90 Sections et 33 organisations en Maroc, Israel et aux travers du monde, qui a toujours manifesté son attachement à son identité Marocaine et aux valeurs et fondements sacrés du Royaume, qui exprime à chaque occasion son soutien franc et total à l'intégrité téritoriale du Royaume, s'intéroge et s'inquiète, comme la grande majorité du monde associatif marocain à l'étranger sur le sens et les raisons de son exclusion de la rencontre de Rabat.
Nous pensons avoir une place et un role à jouer à coté de nos frères Musulmans pour réussir la transition démocratique et les projets mis en oeuvre par sa Majesté et dans le débat sur le Conseil Supérieur des Marocains de l'Etranger.
Veuillez recevoir, Messieurs, l’hommage de tout notre respect.
Shimon Bornstein,
Délégué de la
Fédération Mondiale du Judaisme Marocain
auprès les Institutions de l’Europe
Le CCDH et les MRE : entre confiance et suspicion
La décision de SM le Roi de confier au CCDH la mission de « mener les consultations nécessaires pour la mise en place du CSCME » est perçue par beaucoup de MRE comme une solution de sagesse. Ils y voient une manière judicieuse de faire sortir le dossier CSCME des labyrinthes de départements ministériels embourbés dans des stratégies indéchiffrables et de l’éloigner d’officines partisanes hantées par des préoccupations électoralistes à courte vue.
Cela dit, des questions de fond restent posées :
Est-ce que le « faire » et le « savoir faire » du CCDH sont plus efficients que « le faire » du gouvernement et le « savoir faire » des partis politiques qui n’ont pas su gérer la question de la représentativité institutionnelle et politique des MRE. le CCDH trouvera t-il le cadre, les méthodes, le discours, la volonté et l’énergie nécessaires pour sortir le dossier du CSCME de l’impasse ?
A priori, il n’y a aucune raison de douter de la capacité des membres du CCDH, de trouver les solutions les plus réalistes et les plus justes pour favoriser la mise en place d’un Conseil incontestable à la hauteur des espérances des MRE.
La présence à la tête de cette institution d’une éminente personnalité, M. Driss Benzekri, qui a montré dans d’autres circonstances un attachement indéfectible aux valeurs de liberté et de justice et a fait preuve d’une admirable volonté dans la gestion d’un dossier éminemment plus difficile (IER), ne peut être qu’un atout majeur en faveur d’une gestion rationnelle et transparente du dossier CSCME. Cette présence c’est aussi, pour les MRE, un gage de confiance.
Il nous semble, par conséquent, assez difficile d’imaginer un instant que les membres du CCDH soient tentés, de quelque manière que soit, de verser dans le favoritisme et le clientélisme et de prendre ainsi le risque de décevoir à la fois la confiance que SM le Roi leur a témoigné et l’espoir que placent les MRE dans la mise en place d’un Conseil véritablement représentatif.
Toutefois, force est de constater que les premiers actes du CCDH et les premières déclarations de certains de ses membres laissent perplexes. Ils donnent quelques frayeurs et sueurs froides aux MRE.
Lorsqu’une association MRE (AMOME), tire le signal d’alarme pour dire que « les principes de neutralité et de pluralisme sont bafoués » ce n’est certainement pas par pur caprice de MRE. Elle ne fait que traduire une inquiétude légitime partagée par une majorité de nos compatriotes surpris de voir des « clubs », des « ONG » et même des individus « squatter » les coulisses du CCDH et, comble de l’imposture, se substituer à eux pour parler en leur lieu et place sans vergogne ni retenue.
Ce qui semble aujourd’hui conforter ce sentiment de doute et cette inquiétude c’est probablement la multiplication de « signes négatifs » en provenance de Rabat, donnant l’impression que les jeux sont faits et que le reste ne sera que saupoudrage.
En effet, quand le CCDH entoure de « faveurs » et de sollicitations bienveillantes quelques associations « bien choisies » au détriment des autres et quand le nom même du futur président du CSCME est annoncé avant que débutent les fameuses consultations invoquées par le CCDH, les MRE ne peuvent que se poser des questions et douter.
Lorsque l’association AMOME qualifie cette manière de « faire » et de voir les choses comme « un acte discriminatoire dont est victime l’ensemble du monde associatif de notre communauté », elle n’a pas tort, car c’est précisément ce que pensent des centaines d’associations qui, se sentant ignorées, envisagent de recourir à d’autres formes de contestation (le boycott), voire solliciter l’arbitrage de SM le Roi.
Et quand M. Abbas Bouderka déclare que le CCDH est disposé à " étudier toutes les idées et propositions qui lui sont soumises », les MRE ne sont pas pour autant rassurés. Car ce qu’ils constatent réellement, avec amertume, c’est qu’aucune décision sérieuse n’a été prise par le CCDH pour rendre possible la circulation de ces idées et la présentation de ces propositions.
C’est un fait, les différents gouvernements n’ont pas su (ou pu), depuis 1992, trouver la bonne méthode pour approcher la question de la représentativité politique et institutionnelle des MRE. Toutes les tentatives ont échoué.
Aujourd’hui, la balle se trouve, par la volonté de SM le Roi, dans le camp du CCDH. Les MRE sont donc en droit de demander à son président et à ses membres de rentrer sérieusement dans le vif du sujet en engageant rapidement les consultations qui s’imposent.
Effectivement, pourquoi continuer à travailler dans l’opacité et laisser la rumeur s’étendre et le doute s’installer ?
La question de l’exercice des droits civiques des MRE est une question de droit et une affaire d’égalité devant la citoyenneté (cf. dernier livre de M. A. Benlgendouz) qui concerne plus de 3 millions de marocains. Ce droit et cette égalité ont été solennellement annoncés par SM le Roi à différentes reprises. Où est donc le problème ?
Soyons donc tous transparents et audacieux. Utilisons les méthodes les plus éprouvées pour résoudre cette « affaire » et sortir définitivement le dossier CSCME de l’impasse.
Adoptons, s’il le faut pour gagner du temps et économiser les énergies, les méthodes utilisées par la commission de l’IER pour collecter les témoignages des victimes des années de plomb.
Optons, si ces formules ne conviennent pas, pour la procédure des auditions publiques. Que le CCDH laisse les associations les plus sérieuses venir à Rabat lui présenter des projets. Qu’il leur donne l’occasion de défendre ces projets devant lui publiquement. Ou bien, que les membres du CCDH prennent l’initiative de venir sur le terrain pour rencontrer les MRE et pour écouter leurs doléances.
Le CCDH n’a finalement que l’embarras du choix. Il peut même, s’il le souhaite et afin d’éviter toute suspicion, utiliser des procédures qui ont fait leurs preuves dans le domaine économique en particulier celles utilisées pour l’attribution des marchés publics. Rien ne l’empêche aujourd’hui de lancer un appel d’offre ouvert sur le thème de la création d’un CSCME et prendre le temps nécessaire pour consulter les « soumissions » présentées par des experts et des associations crédibles.
Allons plus loin encore dans ce raisonnement qui se veut franc et direct, car le moment est grave et la question mérite que nous la posions avec tout le sérieux requis : pourquoi ne pas prendre les mesures les plus strictes pour « dissuader » tous ces opportunistes et ces « affairistes » qui s’agitent, en particulier à Rabat, et tentent d’accaparer le CSCME ?
Pourquoi, n’allons nous pas jusqu’au bout de notre volonté de finir avec tous ces maux (clientélisme, corruption, passe droit) qui entravent l’évolution de notre société et empêchent la modernisation et la démocratisation de notre vie publique et politique ?
Soyons moins complaisants avec tous ces individus sinistres, ces amicales surannées et ces « ONG » fantoches qui ne représentent qu’eux-mêmes, qui n’ont de rapports avec les MRE que virtuels et « affairiste » qui harcèlent le CCDH et hantent les antichambres des cabinets ministériels dans le seul but de s’assurer des places dans le futur CSCME.
Que dire de ces associations qui, comme « ahl al-kahf », sont sorties de leur longue hibernation et leur long silence pour découvrir éberluées la question de la représentativité MRE et qui occupent aujourd’hui tout l’espace médiatique ? Que penser de ces « ONG » qui ont émergé dans le champ associatif tel Zorro aux cris de c’est nous ou le déluge, qui se targuent du sigle d’ONG et qui encombrent, sans retenue, les boites mail de centaines de MRE ou de cabinets ministériels ?
Il n’y a pas de doute. Les membres du CCDH ne sont pas dupes. Ils savent très bien que tout ce sait. Ils savent aussi qu’on ne peut cacher le soleil avec un tamis, qu’on ne peut berner les MRE indéfiniment et que la vérité finit toujours par triompher.
C’est indiscutable, les MRE accordent une confiance sans limite à SM le Roi Mohamed VI. Aujourd’hui, ils sont disposés à faire confiance au CCDH. Ils comptent véritablement sur l’expérience de son président, sur la compétence de ses membres, sur leur discernement pour séparer le grain du livré.
Les membres du CCDH savent très bien que s’ils se laissent abuser par des « clubs » ou par des pseudos « ONG » ils prendraient le risque de gâcher tout ce capital de confiance. Les MRE n’accepteront pas d’être, une fois de plus, les dindons de la farce. Autrement dit, être écartés des décisions les concernant au profit de structures ou d’individus, qui, fondamentalement et historiquement, ne présentent qu’eux-mêmes. Et encore !
Il va sans dire que cette farce a assez duré. Le dossier de la participation politique des MRE a traversé toutes les alternances politiques et a connu les revirements les plus spectaculaires (16 juin 2006) et les plus surprenants. Son arrivée au CSDH n’est pas le fruit du hasard. Elle émane d’une initiative royale et d’une volonté sincère qui consiste à rendre justice à la communauté des MRE dans sa diversité et dans le respect de sa contribution au progrès économique et social de notre pays.
Le CCDH ne peut aujourd’hui ignorer cette réalité comme il ne peut ne pas prendre en considération la volonté des MRE de participer à la vie politique de leur pays et leur désir de contribuer directement aux consultations et travaux visant la mise en place de leur propre Conseil.
En somme, une hirondelle ne fait pas le printemps et une rencontre à Rabat, même avec le soutien du CCDH et la bénédiction d’un parti politique et d’un ministre, ne peut en aucune manière satisfaire au manque de consultation et de concertation pointé du doigt par les MRE.
La consultation c’est la clef de la réussite. La consultation n’est ce pas l’essence même de la mission que SM le Roi a confiée au CCDH ?
Mohammed Mraizika
Chercheur en Sciences Sociales et en droit International Humanitaire.
Président d’almohagir .
Le Maroc est-il disposé à résoudre les problèmes des Marocains de l’étranger ?
La question que nous nous posons aujourd’hui revêt une importance majeure pour beaucoup de marocains de l’étranger qui ont choisi et réussi une intégration économique et sociale dans le pays d’accueil sans rompre leur lien profond avec leur pays d’origine.
Il s’agit généralement de familles multiculturelles fondées à la suite de ce que l’on appelle communément un mariage mixte. Ces familles regroupent naturellement les époux et leurs enfants.
A côté des mariages classiques entre des marocains et leurs épouses de confession chrétienne ou juive, nous trouvons également, et bien évidemment, les mariages entre des marocaines et leurs époux étrangers de confession musulmane ou reconvertis à l’Islam.
S’agissant des premiers, force est de rappeler que certains couples choisissent, lors du mariage, de porter en même temps leurs deux noms de famille, ce qui est parfaitement valable juridiquement dans beaucoup de pays d’accueil. En plus, les enfants nés de ce mariage peuvent porter deux prénoms en rapport avec la double culture de leurs parents. Mieux encore, parvenu à un certain âge, l’enfant peut renoncer au prénom octroyé et revendiquer un autre de son choix. Dans tous ces cas, l’enfant sera toujours considéré comme étant aussi marocain.
La question qui se pose - et se posera avec insistance dans les années à venir - est celle de savoir si notre parlement a songé à adapter notamment les lois marocaines relatives à la nationalité et à l’état civil à cette réalité sociale de dimension internationale, sans parler des dispositions législatives relatives au domicile et à la résidence contenues dans le code de procédure civile.
A en juger par le retard considérable enregistré dans l’exécution par les instances administratives compétentes de la décision royale annoncée dans le discours du trône du 30 juillet 2005, de conférer à l’enfant le droit d’obtenir la nationalité de sa mère marocaine, tout porte à penser que la reconnaissance par le législateur marocain des droits sociaux et culturels des nouvelles générations de marocains de l’étranger se heurtera sans doute à d’innombrables résistances, dont celle du parti islamiste marocain que les sondages américains donnent favori aux prochaines élections électorales.
Convient-il de rappeler que le Souverain est intervenu, lors du discours du 30 juillet 2005, soit depuis maintenant un an et demi , pour trancher définitivement la question qui était jusque là pertinente de conférer à l’enfant le droit d’obtenir la nationalité de sa mère en ces termes :
Soucieux de toujours répondre aux préoccupations réelles et aux aspirations légitimes et raisonnables de tous les citoyens - qu’ils résident au Royaume ou à l’étranger -, Nous avons décidé, en Notre qualité de Roi-Commandeur des Croyants (Amir Al-Mouminine), de conférer à l’enfant le droit d’obtenir la nationalité marocaine de sa mère.
On constate aisément que cette décision royale se réfère, et donc se fonde sur les pouvoirs conférés au Roi par l’article 19 de la Constitution du Royaume. Elle est devenue ainsi une décision définitive qui s’impose constitutionnellement aux pouvoirs législatif, exécutif, et judiciaire.
Juridiquement, l’enfant né d’une mère marocaine et d’un père étranger est censé avoir la nationalité marocaine depuis le discours du 30 juillet 2005 dans la mesure où les décisions royales rendues, dans des domaines spécifiques, sur la base de l’article 19 de la Constitution tiennent lieu de loi.
En fait, le discours royal sur cette question précise comporte trois volets :
Le premier, d’ordre constitutionnel, concerne la décision prise par le Souverain de conférer à l’enfant le droit d’obtenir la nationalité marocaine de sa mère. L’expression est sans équivoque : "Nous avons décidé".
Le deuxième, d’ordre juridique, est relatif au traitement des demandes d’obtention de la nationalité marocaine présentées par ces derniers. En voici les termes : [...] Nous donnons Nos instructions au gouvernement pour qu’il procède diligemment au parachèvement de la procédure de traitement et d’approbation des demandes d’obtention de la nationalité marocaine, qui remplissent toutes les conditions juridiques requises [...].
Il va sans dire que le Souverain a bien précisé que ces demandes doivent remplir toutes les conditions juridiques requises. Or, compte tenu de la valeur juridique de la décision royale de " conférer à l’enfant le droit d’obtenir la nationalité marocaine de sa mère ", laquelle, convient-il de le rappeler, se fonde sur les prérogatives conférées au Roi par l’article 19 de la Constitution, cette décision fait désormais forcément partie des règles juridiques applicables en la matière. Autrement dit, le traitement des demandes d’obtention de la nationalité marocaine à un enfant né d’une mère marocaine doit se référer tant à l’article 19 de la Constitution qu’à la décision royale du 30 juillet 2005 prise dans le cadre de son application, et non plus sur les seules dispositions du code de la nationalité. En attendant que ce dernier soit rénové conformément à la décision royale, qui a une valeur constitutionnelle.
Le troisième volet, d’ordre politique, concerne la réforme envisagée dans son ensemble, laquelle nécessite évidemment des études, discussions, et démarches préalables telles celles, évoquées par le quotidien marocain "Le Matin" dans son édition du 26 décembre 2006, relatives à la levée des réserves du Maroc au sujet de plusieurs articles de la Convention onusienne par l’élimination de toutes les formes de discriminations contre les femmes", et bien sûr toutes les autres étapes requises pour l’adoption d’une loi nouvelle.
D’où l’importance de ne pas confondre entre les trois volets du discours royal. Autrement dit, une décision administrative qui ne répondrait pas favorablement à une demande d’attribution de la nationalité marocaine sur la seule base de l’article 19 de la Constitution et de la décision royale du 30 juillet 2005 prise dans le cadre de son application serait juridiquement entachée d’excès de pouvoirs et susceptible d’être attaquée devant le tribunal administratif. Selon une jurisprudence marocaine constante, les tribunaux ne peuvent remettre en cause une décision royale prise sur la base de l’article 19 précité.
Mais, la question qui se pose est surtout de savoir si nos concitoyens de l’étranger auront aussi souvent besoin de combats judiciaires longs et coûteux pour faire valoir leurs droits sociaux et culturels dans leur pays d’origine. La question se posera avec plus d’acuité si le parti islamiste participe au prochain gouvernement qui sera nommé après les élections de 2007.
Abdelfattah Bennaouar
La montagne qui va accoucher d’une souris
Opinion:
Al Monadara : La montagne qui va accoucher d’une souris
Ayad Ahram
Militant des droits de l'homme (Maroc)
Les 8, 9 et 10 décembre 2006 Rabat accueille le « débat transnational » dans le cadre du collectif Al Monadara. Une occasion en or pour la MAP ( Agence de presse étatique ) de coller à l’actualité. Il ne faut pas être journaliste-médium pour prédire ce qu’écrirait la MAP à l’occasion du 58ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Voici par anticipation à quelques mots près ce qu’on pourrait lire par exemple dans les journaux officiels et semi-officiels du Maroc :
« Pour commémorer la journée internationale des droits de l’Homme, le Maroc et à travers le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH) accueille les 8, 9 et 10 décembre 2006 à Rabat ses compatriotes résidant à l’étranger venus par centaines de plusieurs pays d’Europe pour participer à la conférence nationale sur les réalités de l’émigration marocaine. Au cours de cette conférence, appelée de ses vœux par l’Instance Equité et Réconciliation dans ses recommandations faites au CCDH, les participants ne manqueront pas de souligner l’attention toute particulière que le souverain, dans ses discours à la nation a porté à leur égard en terme de participation future aux échéances nationales ou encore à la constitution d’un Haut Conseil de
la Communauté Marocaine à l’Etranger (HCCME)……. »
Elle ne dira par contre pas un mot sur les sit-in organisés ici et là par l’AMDH, le FMVJ, la Coordination contre la hausse des prix, sur l’initiative de la famille El Manouzi ou encore sur le rassemblement appelé par plusieurs associations (AMF, APADM, ASDHOM, ATMF, FVJ-France, Institut Mehdi Ben Barka….) sur le parvis des droits de l’Homme à Paris pour exiger la vérité sur tous les disparus dont le sort demeure inconnu. Et pour cause. Dans le premier cas, le CCDH y est associé. Il y a été même de sa poche ou plutôt de la poche du contribuable. Le financement des billets d’avion et l’hébergement a été pour l’essentiel pris en charge par le CCDH. Directement ou indirectement, des voix parmi celles qui ne sont pas invitées se sont élevées pour réclamer le même traitement et elles ont bien raison sur le principe. Pour préparer cette manifestation somme toute importante, des rencontres voire même des contacts au plus haut niveau ont été nécessaires.
Dans les autres cas, l’approche politique et philosophique est tellement loin de celle choisie par l’IER pour solder un passif lourd qu’ils n’auront peut-être pas droit de cité.
Rappelons les faits et le contexte.
Dès le discours à la nation du 6 novembre 2005 où le Roi Mohamed VI a promis à ses « sujets » installés à l’étranger la participation au vote, le droit de se présenter aux élections ou encore la constitution d’un Haut Conseil de la Communauté Marocaine
à l’Etranger (HCCME) pour les associer à la gestion de la vie publique au Maroc, quelques personnalités, bien inspirées, agissantes au sein de l’immigration marocaine aux Pays-Bas, en Espagne, en Belgique et en France notamment se sont emparées du dossier pour mettre en avant une revendication aussi légitime qu’historique que réclamaient haut et fort les associations démocratiques issues de l’immigration marocaine. Je ne veux parler ici de ces quelques arrivistes démasqués sortis par la grande porte et qui saisissent l’occasion pour revenir par la petite fenêtre en parlant au nom de « structures représentatives » des marocains à l’étranger telles que le Congres de Saïd Cherchira, le Conseil mondial, le Conseil des marocains en France et que sais-je encore ?
Il s’agit d’apporter quelques éléments d’analyse pour bien apprécier les tenants et les aboutissants de l’initiative qui porte le nom d’Al Monadara portée par des militants acquis à la cause aussi bien des citoyens marocains à l’étranger que des citoyens de l’intérieur.
Une effervescence va secouer le milieu associatif marocain en Europe à commencer par les Pays-Bas où un certain 17 décembre
2005 a réuni, à l’initiative de EMCEMO ou plutôt d’Abdou Menebhi de EMCEMO quelques représentants (très initiés) d’associations venues de France, de Belgique et d’Espagne pour discuter du discours royal et de lancer ce qu’ils ont appelé « le débat transnational ».
Un appel, une sorte de charte fondatrice, a été signé pour donner naissance au collectif « Al Monadara ». Il reprend à son compte les cinq recommandations faites par l’IER concernant les communautés marocaines à l’étranger et on peut y lire exactement :
« Sous le titre "consolidation et respect des droits et des intérêts des communautés marocaines à l'étranger" (livre I page 123 et livre IV page 93 et), l'IER propose dans son rapport final 5 recommandations relatives à l'immigration marocaine :
1. Se félicite de la demande faite par SM le Roi Mohamed VI au gouvernement de garantir la pleine et entière participation des émigrés marocains aux prochaines échéances électorales nationales, ainsi que l'institution d'un Conseil Supérieur des Marocains vivants à l'étranger.
2. Estime que l'élaboration d'une nouvelle politique respectueuse des droits et des intérêts des communautés marocaines implantées à l'étranger exige un processus large de concertation entre le futur Conseil, l'ensemble des associations et acteurs des dites communautés et le gouvernement. Celui-ci peut notamment se concrétiser par une conférence nationale sur les réalités de l'émigration marocaine.
3. Demande en attendant le gel de la participation des amicales qui ont un rôle ou un autre dans les atteintes aux droits des migrants marocains dans toute institution publique ou parapublique.
4. Recommande la création d'un musée national de l'émigration, retraçant la contribution de la diaspora marocaine à l'histoire nationale.
5. Recommande au Comité chargé du suivi de la réparation de veiller à la solution des cas de nationaux, réfugiés à l'étranger, et qui n'ont pas encore regagné la terre natale, notamment en aidant à la résolution des problèmes administratifs qu'ils peuvent rencontrer. »
Ceci explique cela. Il ne faut pas s’étonner de lire dans le même appel d’Al Monadara que « l’enjeu est essentiel car il y va de l’avenir de notre communauté installée à l’étranger et de son rôle dans la consolidation du processus de démocratisation de la société marocaine ». Ou encore que « sur le plan matériel, on ne cesse de répéter que les citoyens marocains à l’étranger constituent, depuis longtemps, la première ressource financière pour l'économie marocaine fragilisée. On peut espérer que le processus démocratique ainsi assuré dans un état de droit marocain, favorisera encore plus l’apport financier des Citoyens de la communauté marocaine à l'étranger ». L’éloge de l’approche officielle de la question de l’immigration marocaine bat son plein quand, s’agissant de favoriser la participation des migrants dans le développement social, économique et politique de leur pays d’origine, il est noté qu’ « aujourd'hui cette approche est de plus en plus reconnue et encouragée par les instances politiques tant celles des pays d'origine que celles des pays d'accueil. Il convient d'apprécier judicieusement et posément les opportunités attendues et de préciser les modalités de sa mise en pratique ». Et si à cela j’ajoute que l’appel en question considère les problèmes rencontrés par les marocains de l’étranger et les relations conflictuelles entre eux et leur pays d’origine comme de simples et malheureux « malentendus et questionnements », la messe est dite. Dès lors qu’on inscrive cette démarche dans la ligne proposée par l’IER, on peut tout mettre en branle pour arriver à ses fins. Les animateurs du collectif Al Monadara ont mis en place un calendrier très étoffé de rencontres-débats pour convaincre et sensibiliser sans oublier les conférences de presse dans les grands hôtels de Rabat. Les arguments sont rodés. Les tenants de cette stratégie nous ont « bourrés le crâne » avec leurs « la nature a horreur du vide », « il faut être constructif » ou encore « la chaise vide ne profite qu’à l’adversaire car les absents ont toujours tort ». Une course effrénée aux strapontins est donc lancée au point que l’un des animateurs d’Al Monadara en l’occurrence Abdou Menebhi des Pays-Bas, appuyé par El Biyouki d’Espagne et Boukerna de Belgique s’est permis d’entreprendre des démarches (rencontres avec El Himma, Chekrouni, des députés…etc.) et de prendre des décisions sans consulter le reste du Collectif. Des membres du secrétariat se sont élevés contre ces pratiques en mettant en avant le manque de transparence et la précipitation dans la prise de décisions. Les premières pommes de discorde sont donc apparues. C’est d’autant plus légitime que le groupe n’est pas homogène et chacun y va de sa petite stratégie.
Le débat de fond :
Les revendications de l’immigration marocaine exprimées à travers ses associations démocratiques sont multiples. Pour répondre à une partie d’entre elles le Roi du Maroc a, dans son discours du 6 novembre 2005, décidé d’octroyer le droit de vote et d’éligibilité ainsi que la constitution d’un HCCME. Ce qui est frappant dans l’expérience d’Al Monadara est que l’essentiel du débat est mené sur le seul niveau du HCCME. Le niveau de la participation aux échéances électorales nationales quant à lui est relégué au second plan. Dans presque toutes les publications qui ont circulé sur le net (Appel, comptes-rendus de rencontres, article de presse,…etc.) on ne parle que de grands principes généraux et surtout des détails techniques d’organisation de telle ou telle rencontre. Le principe de la participation au HCCME étant donc acquis. Les grands dossiers thématiques sur l’immigration marocaine peuvent donc attendre. Peut-être que les journées annoncées des 8, 9 et 10 décembre nous surprendront-elles ? Ceci étant, une chose est sûre. Un comité scientifique d’Al Monadara était mis en place pour recevoir les propositions et les réflexions sur toutes les thématiques relatives à l’immigration marocaine. A ma connaissance, une seule participation lui est parvenue ; celle de Boukerna. Il s’agit d’une proposition de loi portant création du HCCME et de sa composition. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Un peu de temps après, un avant projet de dahir portant création du HCCME émanant de madame la ministre Nouzha Chekrouni est publié sur le net et où il parait clairement que les places réservées aux associations de l’immigration ne sont pas de par leur nombre à la hauteur des ambitions et espoirs nourris par les uns et les autres. La réponse de Mohammed Moubaraki de France en charge du comité scientifique ne s’est pas faite attendre. Il écrit aux autres membres du secrétariat ceci :
« Si c'est ce texte d'avant projet de dahir, que nous avons reçu, qui va être mandaté par le roi, je vous dis d'avance que ne n'est pas la peine de courir comme les lapins et de prendre son temps, comme la tortue, pour organiser les choses comme prévu ».
Peu avant les vacances d’été 2006 les responsables marocains décident de revenir sur leurs positions relatives à la représentation des marocains à l’étranger et ajournent toute décision à une date non définie. Les conditions n’ont peut-être pas été réunies pour garantir le déroulement des opérations sans y laisser des plumes. D’aucuns disent que le PJD allait rafler la mise au niveau de la communauté marocaine à l’étranger. La tournée en Europe de son représentant El Otmani a-t-elle été si efficace au point de faire trembler tout un système ?
Les choses sont restées en gestation. Les contacts ne se sont pas arrêtés pour autant. Driss El Yazami, ancien membre de l’IER, pressenti président du futur HCCME a entamé des entretiens en vue d’une composition sur mesure.
Le 6 novembre 2006 et lors de son discours à la nation, le Roi Mohammed VI revient sur ce dossier et décide de le traiter en plusieurs étapes. Il accorde dans un premier temps et ce dès les échéances de 2007 le droit de vote aux marocains de l’étranger à condition qu’ils rentrent l’exercer au Maroc. Exit donc les circonscriptions dans les pays d’accueil. Il confie ensuite au CCDH la mission d’entamer des contacts avec les concernés en vue de la formation du HCCME. Il édictera le dahir portant création de ce conseil et nommera ses membres sur proposition du CCDH le moment qu’il jugera opportun.
Pendant ce temps là, les choses bougent au sein du collectif Al Monadara. Quelques nouvelles recrues ont rejoint le collectif. Il s’agit des jeunes de l’UJEM derrière leur chef de file Samad Filali, allié récent d’Al Wasl (proche de l’USFP) qui comme par hasard multiplie les initiatives ces derniers temps (Mailing fréquent).
Les dernières rencontres du collectif notamment celle du 14 octobre à Paris et celle du 28 octobre à Bruxelles ont été mouvementées. Elles ont vu s’affronter deux visions. Celle qui est portée par ceux qui dès le début ont voulu presser le pas pour accéder à ce HCCME. Abdou Menebhi, Boukerna et El Biyouki ne s’en cachaient pas. Ils seront fort probablement nommés par le Roi pour aller à l’instar de Driss Benzekri répandre la bonne parole et vanter les mérites de notre « démocratie ». La deuxième vision soutenue par des militants aguerris, responsables d’associations ayant une légitimité historique telles que l’ATMF.
Cette vision a réussi non sans mal à imposer un certain code de conduite en élargissant le secrétariat du collectif et surtout en adoptant le principe de « convention de partenariat » qui est censée déterminer les responsabilités, les devoirs et les prérogatives des uns et des autres. Les tenants de cette vision ont une approche plus globale du dossier de l’immigration qui dépasse le simple cadre de la participation au HCCME. Quel mode de représentativité sera choisi pour ce haut conseil ? Les associations de défense des intérêts des marocains de l’étranger y exerceront-elles un vrai contrôle ? Les accords bilatéraux qui gèrent l’immigration marocaine seront-ils un jour revisités ? Y sera-t-il possible un jour d’ouvrir le dossier des amicales pour mettre à nu leur rôle dans la répression politique qui s’est abattue sur les militants démocratiques installés à l’étranger ?
Entendra-t-il les doléances des victimes du passé et du présent ? Fera-il des recommandations pour établir les responsabilités et engager des poursuites à l’encontre des commanditaires ou se contentera-t-il de demander aux marocains de l’étranger de se réconcilier avec leur histoire et de tourner la page comme l’a fait l’IER ?
Autant de questions et plus encore sont posées. Trouveront-t-elles des réponses lors de la conférence des 8, 9 et 10 décembre à Rabat ? Une chose est sûre : ces journées verront se confronter les deux approches. L’approche qui prône la vérité, l’établissement des responsabilités, la lutte contre l’impunité et la culture des droits humains qui englobe ceux des migrants triomphera-t-elle ? Pas si sûr malheureusement. Le Maroc n’est pas encore prêt à s’assumer. Les responsables marocains vont peut-être écouter nos sirènes mais ils ne les entendront pas. Le HCCME est en route. Il nous sera livré dans peu temps. Une énième coquille vide nommée à l’instar d’autres conseils consultatifs. Ceux qui auraient souhaité honnêtement peser de l’intérieur auront tout de même essayé. Que les scientifiques se rassurent. Leur expérience de la cloche vide où tout poids est anéanti a encore de beaux jours devant elle.
Cette grande montagne où des sons de cloche se seront exprimés accouchera d’une petite souris. Grandira-t-elle un jour ? C’est là toute la question.
Suit…
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Al Monadara : La montagne qui va accoucher d’une souris
Ayad Ahram
Militant des droits de l'homme (Maroc)
Les 8, 9 et 10 décembre 2006 Rabat accueille le « débat transnational » dans le cadre du collectif Al Monadara. Une occasion en or pour la MAP ( Agence de presse étatique ) de coller à l’actualité. Il ne faut pas être journaliste-médium pour prédire ce qu’écrirait la MAP à l’occasion du 58ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Voici par anticipation à quelques mots près ce qu’on pourrait lire par exemple dans les journaux officiels et semi-officiels du Maroc :
« Pour commémorer la journée internationale des droits de l’Homme, le Maroc et à travers le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH) accueille les 8, 9 et 10 décembre 2006 à Rabat ses compatriotes résidant à l’étranger venus par centaines de plusieurs pays d’Europe pour participer à la conférence nationale sur les réalités de l’émigration marocaine. Au cours de cette conférence, appelée de ses vœux par l’Instance Equité et Réconciliation dans ses recommandations faites au CCDH, les participants ne manqueront pas de souligner l’attention toute particulière que le souverain, dans ses discours à la nation a porté à leur égard en terme de participation future aux échéances nationales ou encore à la constitution d’un Haut Conseil de
la Communauté Marocaine à l’Etranger (HCCME)……. »
Elle ne dira par contre pas un mot sur les sit-in organisés ici et là par l’AMDH, le FMVJ, la Coordination contre la hausse des prix, sur l’initiative de la famille El Manouzi ou encore sur le rassemblement appelé par plusieurs associations (AMF, APADM, ASDHOM, ATMF, FVJ-France, Institut Mehdi Ben Barka….) sur le parvis des droits de l’Homme à Paris pour exiger la vérité sur tous les disparus dont le sort demeure inconnu. Et pour cause. Dans le premier cas, le CCDH y est associé. Il y a été même de sa poche ou plutôt de la poche du contribuable. Le financement des billets d’avion et l’hébergement a été pour l’essentiel pris en charge par le CCDH. Directement ou indirectement, des voix parmi celles qui ne sont pas invitées se sont élevées pour réclamer le même traitement et elles ont bien raison sur le principe. Pour préparer cette manifestation somme toute importante, des rencontres voire même des contacts au plus haut niveau ont été nécessaires.
Dans les autres cas, l’approche politique et philosophique est tellement loin de celle choisie par l’IER pour solder un passif lourd qu’ils n’auront peut-être pas droit de cité.
Rappelons les faits et le contexte.
Dès le discours à la nation du 6 novembre 2005 où le Roi Mohamed VI a promis à ses « sujets » installés à l’étranger la participation au vote, le droit de se présenter aux élections ou encore la constitution d’un Haut Conseil de la Communauté Marocaine
à l’Etranger (HCCME) pour les associer à la gestion de la vie publique au Maroc, quelques personnalités, bien inspirées, agissantes au sein de l’immigration marocaine aux Pays-Bas, en Espagne, en Belgique et en France notamment se sont emparées du dossier pour mettre en avant une revendication aussi légitime qu’historique que réclamaient haut et fort les associations démocratiques issues de l’immigration marocaine. Je ne veux parler ici de ces quelques arrivistes démasqués sortis par la grande porte et qui saisissent l’occasion pour revenir par la petite fenêtre en parlant au nom de « structures représentatives » des marocains à l’étranger telles que le Congres de Saïd Cherchira, le Conseil mondial, le Conseil des marocains en France et que sais-je encore ?
Il s’agit d’apporter quelques éléments d’analyse pour bien apprécier les tenants et les aboutissants de l’initiative qui porte le nom d’Al Monadara portée par des militants acquis à la cause aussi bien des citoyens marocains à l’étranger que des citoyens de l’intérieur.
Une effervescence va secouer le milieu associatif marocain en Europe à commencer par les Pays-Bas où un certain 17 décembre
2005 a réuni, à l’initiative de EMCEMO ou plutôt d’Abdou Menebhi de EMCEMO quelques représentants (très initiés) d’associations venues de France, de Belgique et d’Espagne pour discuter du discours royal et de lancer ce qu’ils ont appelé « le débat transnational ».
Un appel, une sorte de charte fondatrice, a été signé pour donner naissance au collectif « Al Monadara ». Il reprend à son compte les cinq recommandations faites par l’IER concernant les communautés marocaines à l’étranger et on peut y lire exactement :
« Sous le titre "consolidation et respect des droits et des intérêts des communautés marocaines à l'étranger" (livre I page 123 et livre IV page 93 et), l'IER propose dans son rapport final 5 recommandations relatives à l'immigration marocaine :
1. Se félicite de la demande faite par SM le Roi Mohamed VI au gouvernement de garantir la pleine et entière participation des émigrés marocains aux prochaines échéances électorales nationales, ainsi que l'institution d'un Conseil Supérieur des Marocains vivants à l'étranger.
2. Estime que l'élaboration d'une nouvelle politique respectueuse des droits et des intérêts des communautés marocaines implantées à l'étranger exige un processus large de concertation entre le futur Conseil, l'ensemble des associations et acteurs des dites communautés et le gouvernement. Celui-ci peut notamment se concrétiser par une conférence nationale sur les réalités de l'émigration marocaine.
3. Demande en attendant le gel de la participation des amicales qui ont un rôle ou un autre dans les atteintes aux droits des migrants marocains dans toute institution publique ou parapublique.
4. Recommande la création d'un musée national de l'émigration, retraçant la contribution de la diaspora marocaine à l'histoire nationale.
5. Recommande au Comité chargé du suivi de la réparation de veiller à la solution des cas de nationaux, réfugiés à l'étranger, et qui n'ont pas encore regagné la terre natale, notamment en aidant à la résolution des problèmes administratifs qu'ils peuvent rencontrer. »
Ceci explique cela. Il ne faut pas s’étonner de lire dans le même appel d’Al Monadara que « l’enjeu est essentiel car il y va de l’avenir de notre communauté installée à l’étranger et de son rôle dans la consolidation du processus de démocratisation de la société marocaine ». Ou encore que « sur le plan matériel, on ne cesse de répéter que les citoyens marocains à l’étranger constituent, depuis longtemps, la première ressource financière pour l'économie marocaine fragilisée. On peut espérer que le processus démocratique ainsi assuré dans un état de droit marocain, favorisera encore plus l’apport financier des Citoyens de la communauté marocaine à l'étranger ». L’éloge de l’approche officielle de la question de l’immigration marocaine bat son plein quand, s’agissant de favoriser la participation des migrants dans le développement social, économique et politique de leur pays d’origine, il est noté qu’ « aujourd'hui cette approche est de plus en plus reconnue et encouragée par les instances politiques tant celles des pays d'origine que celles des pays d'accueil. Il convient d'apprécier judicieusement et posément les opportunités attendues et de préciser les modalités de sa mise en pratique ». Et si à cela j’ajoute que l’appel en question considère les problèmes rencontrés par les marocains de l’étranger et les relations conflictuelles entre eux et leur pays d’origine comme de simples et malheureux « malentendus et questionnements », la messe est dite. Dès lors qu’on inscrive cette démarche dans la ligne proposée par l’IER, on peut tout mettre en branle pour arriver à ses fins. Les animateurs du collectif Al Monadara ont mis en place un calendrier très étoffé de rencontres-débats pour convaincre et sensibiliser sans oublier les conférences de presse dans les grands hôtels de Rabat. Les arguments sont rodés. Les tenants de cette stratégie nous ont « bourrés le crâne » avec leurs « la nature a horreur du vide », « il faut être constructif » ou encore « la chaise vide ne profite qu’à l’adversaire car les absents ont toujours tort ». Une course effrénée aux strapontins est donc lancée au point que l’un des animateurs d’Al Monadara en l’occurrence Abdou Menebhi des Pays-Bas, appuyé par El Biyouki d’Espagne et Boukerna de Belgique s’est permis d’entreprendre des démarches (rencontres avec El Himma, Chekrouni, des députés…etc.) et de prendre des décisions sans consulter le reste du Collectif. Des membres du secrétariat se sont élevés contre ces pratiques en mettant en avant le manque de transparence et la précipitation dans la prise de décisions. Les premières pommes de discorde sont donc apparues. C’est d’autant plus légitime que le groupe n’est pas homogène et chacun y va de sa petite stratégie.
Le débat de fond :
Les revendications de l’immigration marocaine exprimées à travers ses associations démocratiques sont multiples. Pour répondre à une partie d’entre elles le Roi du Maroc a, dans son discours du 6 novembre 2005, décidé d’octroyer le droit de vote et d’éligibilité ainsi que la constitution d’un HCCME. Ce qui est frappant dans l’expérience d’Al Monadara est que l’essentiel du débat est mené sur le seul niveau du HCCME. Le niveau de la participation aux échéances électorales nationales quant à lui est relégué au second plan. Dans presque toutes les publications qui ont circulé sur le net (Appel, comptes-rendus de rencontres, article de presse,…etc.) on ne parle que de grands principes généraux et surtout des détails techniques d’organisation de telle ou telle rencontre. Le principe de la participation au HCCME étant donc acquis. Les grands dossiers thématiques sur l’immigration marocaine peuvent donc attendre. Peut-être que les journées annoncées des 8, 9 et 10 décembre nous surprendront-elles ? Ceci étant, une chose est sûre. Un comité scientifique d’Al Monadara était mis en place pour recevoir les propositions et les réflexions sur toutes les thématiques relatives à l’immigration marocaine. A ma connaissance, une seule participation lui est parvenue ; celle de Boukerna. Il s’agit d’une proposition de loi portant création du HCCME et de sa composition. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Un peu de temps après, un avant projet de dahir portant création du HCCME émanant de madame la ministre Nouzha Chekrouni est publié sur le net et où il parait clairement que les places réservées aux associations de l’immigration ne sont pas de par leur nombre à la hauteur des ambitions et espoirs nourris par les uns et les autres. La réponse de Mohammed Moubaraki de France en charge du comité scientifique ne s’est pas faite attendre. Il écrit aux autres membres du secrétariat ceci :
« Si c'est ce texte d'avant projet de dahir, que nous avons reçu, qui va être mandaté par le roi, je vous dis d'avance que ne n'est pas la peine de courir comme les lapins et de prendre son temps, comme la tortue, pour organiser les choses comme prévu ».
Peu avant les vacances d’été 2006 les responsables marocains décident de revenir sur leurs positions relatives à la représentation des marocains à l’étranger et ajournent toute décision à une date non définie. Les conditions n’ont peut-être pas été réunies pour garantir le déroulement des opérations sans y laisser des plumes. D’aucuns disent que le PJD allait rafler la mise au niveau de la communauté marocaine à l’étranger. La tournée en Europe de son représentant El Otmani a-t-elle été si efficace au point de faire trembler tout un système ?
Les choses sont restées en gestation. Les contacts ne se sont pas arrêtés pour autant. Driss El Yazami, ancien membre de l’IER, pressenti président du futur HCCME a entamé des entretiens en vue d’une composition sur mesure.
Le 6 novembre 2006 et lors de son discours à la nation, le Roi Mohammed VI revient sur ce dossier et décide de le traiter en plusieurs étapes. Il accorde dans un premier temps et ce dès les échéances de 2007 le droit de vote aux marocains de l’étranger à condition qu’ils rentrent l’exercer au Maroc. Exit donc les circonscriptions dans les pays d’accueil. Il confie ensuite au CCDH la mission d’entamer des contacts avec les concernés en vue de la formation du HCCME. Il édictera le dahir portant création de ce conseil et nommera ses membres sur proposition du CCDH le moment qu’il jugera opportun.
Pendant ce temps là, les choses bougent au sein du collectif Al Monadara. Quelques nouvelles recrues ont rejoint le collectif. Il s’agit des jeunes de l’UJEM derrière leur chef de file Samad Filali, allié récent d’Al Wasl (proche de l’USFP) qui comme par hasard multiplie les initiatives ces derniers temps (Mailing fréquent).
Les dernières rencontres du collectif notamment celle du 14 octobre à Paris et celle du 28 octobre à Bruxelles ont été mouvementées. Elles ont vu s’affronter deux visions. Celle qui est portée par ceux qui dès le début ont voulu presser le pas pour accéder à ce HCCME. Abdou Menebhi, Boukerna et El Biyouki ne s’en cachaient pas. Ils seront fort probablement nommés par le Roi pour aller à l’instar de Driss Benzekri répandre la bonne parole et vanter les mérites de notre « démocratie ». La deuxième vision soutenue par des militants aguerris, responsables d’associations ayant une légitimité historique telles que l’ATMF.
Cette vision a réussi non sans mal à imposer un certain code de conduite en élargissant le secrétariat du collectif et surtout en adoptant le principe de « convention de partenariat » qui est censée déterminer les responsabilités, les devoirs et les prérogatives des uns et des autres. Les tenants de cette vision ont une approche plus globale du dossier de l’immigration qui dépasse le simple cadre de la participation au HCCME. Quel mode de représentativité sera choisi pour ce haut conseil ? Les associations de défense des intérêts des marocains de l’étranger y exerceront-elles un vrai contrôle ? Les accords bilatéraux qui gèrent l’immigration marocaine seront-ils un jour revisités ? Y sera-t-il possible un jour d’ouvrir le dossier des amicales pour mettre à nu leur rôle dans la répression politique qui s’est abattue sur les militants démocratiques installés à l’étranger ?
Entendra-t-il les doléances des victimes du passé et du présent ? Fera-il des recommandations pour établir les responsabilités et engager des poursuites à l’encontre des commanditaires ou se contentera-t-il de demander aux marocains de l’étranger de se réconcilier avec leur histoire et de tourner la page comme l’a fait l’IER ?
Autant de questions et plus encore sont posées. Trouveront-t-elles des réponses lors de la conférence des 8, 9 et 10 décembre à Rabat ? Une chose est sûre : ces journées verront se confronter les deux approches. L’approche qui prône la vérité, l’établissement des responsabilités, la lutte contre l’impunité et la culture des droits humains qui englobe ceux des migrants triomphera-t-elle ? Pas si sûr malheureusement. Le Maroc n’est pas encore prêt à s’assumer. Les responsables marocains vont peut-être écouter nos sirènes mais ils ne les entendront pas. Le HCCME est en route. Il nous sera livré dans peu temps. Une énième coquille vide nommée à l’instar d’autres conseils consultatifs. Ceux qui auraient souhaité honnêtement peser de l’intérieur auront tout de même essayé. Que les scientifiques se rassurent. Leur expérience de la cloche vide où tout poids est anéanti a encore de beaux jours devant elle.
Cette grande montagne où des sons de cloche se seront exprimés accouchera d’une petite souris. Grandira-t-elle un jour ? C’est là toute la question.
Suit…
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29 décembre 2006
28 décembre 2006
Sondage
Je vous invite à participer à notre sondage...
1. Etes-vous d'accord pour que le CCDH continue ses consultations avec les MRE?
2. Etes-vous d'accord pour qu'un non MRE préside le Conseil supérieur de la Communauté marocaine à l'étranger ?
3. Etes-vous d'accord pour qu'une femme MRE préside le Conseil supérieur de la Communauté marocaine à l'étranger?
4. Etes-vous d'accord pour que le CCDH publie les détails du budget dépensé lors de la tenue de la rencontre d'Al Monadara dans la presse marocaine également?Ou uniquement sur le site du CCDH?
5. Est-ce que les femmes et les hommes MRE doivent se présenter sur une liste unique, à chaque fois lors des élections au Maroc 2007?
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Merci pour votre participation
La Rédaction
14 décembre 2006
Communiqué de Presse
Extrait du discour royal du 6 novembre 2006:
((A cet égard, Nous avons décidé de confier au Conseil consultatif des Droits de l'Homme -institution nationale plurielle et indépendante, chargée, entre autres missions que Nous lui avons assignées, de défendre les causes des Marocains résidant à l'étranger- le soin de mener de larges consultations avec toutes les parties concernées en vue d'émettre un avis consultatif concernant la création de ce nouveau Conseil, qui se doit d'allier, dans sa composition, les exigences de compétence, de représentativité, d'efficacité et de crédibilité.))
La PlateForme Intercontinentale des MRE a posé une demande d'audiance chez le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme depuis le mois de novembre 2006 pour discuter les moyens de financier le debat national sur les MRE que nous allons organiser prochainement au Maroc.le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme a choisi la politique d'exclusion et Nous n'avons reçu aucune réponse sur notre demande.
Nous constatons avec regret que le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme ait choisi son camp en finançant alMonadara,Il s’agit là d’un acte discriminatoire dont est victime l’ensemble de notre communauté marocaine vivant à l'etranger.
La PlateForme Intercontinentale des MRE a decidé de reporter le debat national à une date ultérieure.
((A cet égard, Nous avons décidé de confier au Conseil consultatif des Droits de l'Homme -institution nationale plurielle et indépendante, chargée, entre autres missions que Nous lui avons assignées, de défendre les causes des Marocains résidant à l'étranger- le soin de mener de larges consultations avec toutes les parties concernées en vue d'émettre un avis consultatif concernant la création de ce nouveau Conseil, qui se doit d'allier, dans sa composition, les exigences de compétence, de représentativité, d'efficacité et de crédibilité.))
La PlateForme Intercontinentale des MRE a posé une demande d'audiance chez le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme depuis le mois de novembre 2006 pour discuter les moyens de financier le debat national sur les MRE que nous allons organiser prochainement au Maroc.le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme a choisi la politique d'exclusion et Nous n'avons reçu aucune réponse sur notre demande.
Nous constatons avec regret que le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme ait choisi son camp en finançant alMonadara,Il s’agit là d’un acte discriminatoire dont est victime l’ensemble de notre communauté marocaine vivant à l'etranger.
La PlateForme Intercontinentale des MRE a decidé de reporter le debat national à une date ultérieure.
19 novembre 2006
COMMUNIQUE'
La plate forme Intercontinentale des MRE a annoncé depuis l'anneé derniére l'organisation d'un débat national sur la migration marocaine et a invité le gouvernement , les partis politiques, les ONG, les Syndicats, les membres des deux chambres pour participer dans ce debat qui est ouvert à tous sans exclure personne.Nous avons ecrits des lettres à toutes les societés marocaines pour le financement de ce debat de 3 jours.le 6 novembre 2006 S.M. le roi Mohamed VI a demandé à la CCDH de consulter les MRE pour lui faire des propositions sur le conseil supérieur des MRE et au moment ou' nous attendons l'invitation de la CCDH pour que nous présentons les propositions de la plateforme et aussi de consulter tous les ONG des MRE pour que la proposition au roi soit démocratique, la CCDH a décidé de donner 200 billets d'avion au groupe Al Monadara et d'exclure les autres ONG MRE.
Extrait du discour royal:
A cet égard, Nous avons décidé de confier au Conseil consultatif des Droits de l'Homme -institution nationale plurielle et indépendante, chargée, entre autres missions que Nous lui avons assignées, de défendre les causes des Marocains résidant à l'étranger- le soin de mener de larges consultations avec toutes les parties concernées en vue d'émettre un avis consultatif concernant la création de ce nouveau Conseil, qui se doit d'allier, dans sa composition, les exigences de compétence, de représentativité, d'efficacité et de crédibilité.A la lumière des recommandations qui seront soumises à Notre Majesté, en la matière, Nous édicterons le Dahir portant création du Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l'Etranger que Nous installerons, par la grâce de Dieu, au cours de l'année 2007.))
Nous demandons que la consultation soit démocratique et que la CCDH doit rester neutral sans préférer une ONG MRE sur une autre et sans descrimination.la plateforme a aussi le droit d'étre soutenu par la CCDH pour qu'on organise notre débat national sur les MRE.Nous demandons à tous les membres de la CCDH d'ouvrir un dialogue avec tous les ONG des MRE qui sont partout dans le monde et nous annonçons que personne n'a le droit de parler au nom des MRE avant la constitution du conseil superieur des MRE.Nous invitons une autre fois tous les membres de la CCDH de participer dans le debat national sur les MRE qui sera organisé le mois prochain au Maroc.
03 novembre 2006
Communiqué de Presse
Nous informons l'opinion publique, les associations de défense de droits de l'homme, les composantes de la société civile au Maroc et à l'étranger, les partis politiques et les syndicats, que le dénommé Ouadghiri ainsi que le groupe qui l'a accompagné, constitué de quelques ONG des migrants marocains ont malencontreusement ajouté mon nom et celui de l'organisme que je représente, la Plate forme Intercontinentale des MRE, sans mon accord et sans qu'il y ait concertation, en guise de solidarité avec un Conseiller accusé de fraude électorale.
Au nom de la plateforme que je représente, j'exige le retrait immédiat de mon nom de la liste des signataires -liste dont j'ignorais l'existence. Je rappelle également que de tels comportements sont réprimandables d'un point de vue éthique et témoignent d'une attitude irresponsable, d'où mon indignation suite à l'ajout de mon nom sur une liste dont les auteurs défendent des positions condamnables n'étant liées ni de près ni de loin à notre éthique et à l'idéal que nous défendons.
Dans l'attente d'une réponse de la part du dénommé Ouadghiri et du groupe qu'il représente, j'exige la suppression de mon nom de cette liste et des excuses en raison de cette attitude très irresponsable et inacceptable.
Jamal Eddine Ryane
Plate Forme Intercontinentale des MRE
Amsterdam le, 1er novembre 2006.
Au nom de la plateforme que je représente, j'exige le retrait immédiat de mon nom de la liste des signataires -liste dont j'ignorais l'existence. Je rappelle également que de tels comportements sont réprimandables d'un point de vue éthique et témoignent d'une attitude irresponsable, d'où mon indignation suite à l'ajout de mon nom sur une liste dont les auteurs défendent des positions condamnables n'étant liées ni de près ni de loin à notre éthique et à l'idéal que nous défendons.
Dans l'attente d'une réponse de la part du dénommé Ouadghiri et du groupe qu'il représente, j'exige la suppression de mon nom de cette liste et des excuses en raison de cette attitude très irresponsable et inacceptable.
Jamal Eddine Ryane
Plate Forme Intercontinentale des MRE
Amsterdam le, 1er novembre 2006.
02 novembre 2006
بيان صحفي
نخبر الرأي العام الوطني و الجمعيات النشيطة الحقوقية منها و المدنية في الداخل و الخارج والهيئات السياسية والنقابية أن المدعو السيد الودغيري و معه الوفد المرافق له المكون من جمعيات للمهاجرين بالخارج للتضامن مع احد المستشارين المتهمين بالفساد الانتخابي قد قاموا بادراج اسمي و اسم المنظمة التي أمثلها أرضية مابين القارات للمغاربة القاطنين بالخارج دون موافقتي أو استشارتي أو طلب رأيي في الموضوع
و باسم الإطار الذي أنتمي اليه أطالب سحب اسمي فورا من لائحة الموقعين على تلك اللائحة التي لا علم لي بوجودها أضف إلى ذلك ان مثل هكذا تصرفات تعتبر مخلة للأخلاق وسلوكا لا مسؤولا البتة لذا أستنكر و بشدة ادراج اسمي في لائحة لا تعبر إلا عن رأي أصحابها جندوا أنفسهم للدفاع عن قضايا فاسدة لا تربطنا بها أية علاقة تذكر
و في انتظار رد كتابي سريع أدعو السيد الودغيري ومجموعته العمل فورا على تشطيب اسمي من اللائحة و تقديم الاعتذار عن هذا السلوك الغير مقبول أصلا
و حرر بأمستردام في فاتح نونبر 2006
السيد جمال الدين ريان
أرضية مابين القارات للمغاربة القاطنين بالخارج
01 novembre 2006
Des MRE pour un conseil élu
Le débat à propos du Conseil supérieur de la communauté marocaine à l'étranger se poursuit.
La "Plate-forme intercontinentale des MRE" vient de demander que les membres de ce conseil soient tous élus.
Le Conseil supérieur de la communauté marocaine à l'étranger, annoncé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de son discours du 6 novembre 2005, continue de susciter le débat parmi les ONG des Marocains de la diaspora.
Cette fois, c'est au tour de la " Plate-forme intercontinentale des MRE", association qui a ses quartiers généraux à Amsterdam, de faire des propositions pour «garantir une représentation équilibrée des MRE» au sein de ce Conseil.Selon elle, le fait "désigner quelques membres et d’en élire d'autres risquerait de créer une crise dans les rangs des MRE et ouvrirait la porte devant les pratiques du clientélisme partisan". Pour cette ONG, tous les membres devraient être élus par de "grands électeurs", élus, pour leur part, dans des circonscriptions qui respecteraient le nombre des MRE dans chaque pays ou région.
La "Plate-forme intercontinentale des MRE" propose également que des membres du Conseil supérieur puissent prendre part aux Conseils d'administration d'établissements ou de sociétés publics ayant une relation avec la communauté marocaine à l'étranger.Cette ONG apporte également sa contribution au débat sur la participation des MRE aux prochaines élections législatives de 2007 en se disant favorable à une liste nationale pour les Marocains de la diaspora, à la manière de ce qui a été décidé pour la représentation féminine lors des dernières élections. Une telle décision, pour cette ONG, doit être avalisée par le Conseil supérieur pour éviter les écueils juridiques des circonscriptions à l'étranger, mais surtout l'expérience de 1984.
Pour finir, la " Plate-forme intercontinentale des MRE" annonce l'organisation, pour ce mois de novembre 2007, d'un débat national autour des questions intéressant tous les aspects de la vie des Marocains du monde et de leurs liens avec leur pays d'origine.
Un premier projet de dahir régissant la constitution du Conseil supérieur de la communauté marocaine résidant à l'étranger avait institué trois catégories de membres. Il s'agit tout d'abord des personnalités désignées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur proposition de l'autorité gouvernementale chargée des Marocains résidant à l'étranger. Ces personnalités doivent justifier d'un engagement et d'une action notoire en ce qui touche aux questions de l'immigration.
La deuxième catégorie comprend des membres de droit dont le Premier ministre, onze membres de son cabinet (Intérieur, Justice, Finances...) et les représentants de plusieurs organismes comme le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) et la CGEM. Enfin, la troisième catégorie est composée de membres élus au suffrage direct dans des circonscriptions à définir par voie réglementaire et via des élections qui se dérouleront sur la base des registres consulaires et diplomatiques. Avec cette condition qu'électeurs et candidats devront avoir résidé dans leur circonscription au moins deux années avant la date retenue pour le scrutin.
Le Conseil supérieur de la communauté marocaine à l'étranger sera appelé à s'exprimer, à titre consultatif, sur tout projet de loi ou de règlement intéressant les Marocains résidant à l'étranger, mais aussi à collaborer à l'élaboration des politiques publiques en la matière. Ses activités sont sanctionnées par la publication de rapports annuels soumis au Souverain.
Cette fois, c'est au tour de la " Plate-forme intercontinentale des MRE", association qui a ses quartiers généraux à Amsterdam, de faire des propositions pour «garantir une représentation équilibrée des MRE» au sein de ce Conseil.Selon elle, le fait "désigner quelques membres et d’en élire d'autres risquerait de créer une crise dans les rangs des MRE et ouvrirait la porte devant les pratiques du clientélisme partisan". Pour cette ONG, tous les membres devraient être élus par de "grands électeurs", élus, pour leur part, dans des circonscriptions qui respecteraient le nombre des MRE dans chaque pays ou région.
La "Plate-forme intercontinentale des MRE" propose également que des membres du Conseil supérieur puissent prendre part aux Conseils d'administration d'établissements ou de sociétés publics ayant une relation avec la communauté marocaine à l'étranger.Cette ONG apporte également sa contribution au débat sur la participation des MRE aux prochaines élections législatives de 2007 en se disant favorable à une liste nationale pour les Marocains de la diaspora, à la manière de ce qui a été décidé pour la représentation féminine lors des dernières élections. Une telle décision, pour cette ONG, doit être avalisée par le Conseil supérieur pour éviter les écueils juridiques des circonscriptions à l'étranger, mais surtout l'expérience de 1984.
Pour finir, la " Plate-forme intercontinentale des MRE" annonce l'organisation, pour ce mois de novembre 2007, d'un débat national autour des questions intéressant tous les aspects de la vie des Marocains du monde et de leurs liens avec leur pays d'origine.
Un premier projet de dahir régissant la constitution du Conseil supérieur de la communauté marocaine résidant à l'étranger avait institué trois catégories de membres. Il s'agit tout d'abord des personnalités désignées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur proposition de l'autorité gouvernementale chargée des Marocains résidant à l'étranger. Ces personnalités doivent justifier d'un engagement et d'une action notoire en ce qui touche aux questions de l'immigration.
La deuxième catégorie comprend des membres de droit dont le Premier ministre, onze membres de son cabinet (Intérieur, Justice, Finances...) et les représentants de plusieurs organismes comme le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) et la CGEM. Enfin, la troisième catégorie est composée de membres élus au suffrage direct dans des circonscriptions à définir par voie réglementaire et via des élections qui se dérouleront sur la base des registres consulaires et diplomatiques. Avec cette condition qu'électeurs et candidats devront avoir résidé dans leur circonscription au moins deux années avant la date retenue pour le scrutin.
Le Conseil supérieur de la communauté marocaine à l'étranger sera appelé à s'exprimer, à titre consultatif, sur tout projet de loi ou de règlement intéressant les Marocains résidant à l'étranger, mais aussi à collaborer à l'élaboration des politiques publiques en la matière. Ses activités sont sanctionnées par la publication de rapports annuels soumis au Souverain.
Le 31-10-2006 Par : Mohamed Boudarham
31 octobre 2006
Le débat national sur l’immigré marocain
Le débat national sur l’immigré marocain, placé sous le thème : « La migration marocaine : soutien à l’action politique démocratique et levier du développement social », sera organise’
Le 15,16 et 17 Décembre 2006
Le 15,16 et 17 Décembre 2006
au lieu du 3,4 et le 5 Novembre 2006, en raison de :
1- Lieu du Débat :
La majorités des participants souhaitent que le débat sera organise’ entre Rabat et Casablanca, nous sommes entrain de chercher un lieu qui sera facile a’ rejoindre par tous les participants.
2-Probleme de transport :
Nous sommes entrain de négocier avec les sociétés de transport aérien pour obtenir une réduction sur le prix du transport des participants des différents pays.
3- Un grand nombre de participants :
Garantir la participation de plusieurs représentants de la société civile, les forces politiques, les syndicats, les chercheurs, les représentants de l`Etat marocain, les institutions et les organisations internationales.
4- Célébrer la journée internationale de l’immigre’ le 18 décembre 2006.
Pour toute information contacter:
Émigrés : Pourquoi ils reviennent ?
Nostalgie, opportunisme économique, désillusion parfois, mais surtout attachement profond aux racines, telles sont les motivations du retour définitif des MRE dans leur pays. Le phénomène est nouveau mais a déjà un label : la rémigration.
Une petite villa sur l’artère principale de Berkane. Dans ce coin reculé de l’Oriental, les statistiques deviennent réalité. Selon une étude de la Fondation Hassan II pour les MRE, publiée l’année dernière, les deux tiers des Marocains vivant à l’étranger désirent retourner dans leur pays natal après la retraite. On le croit volontiers quand on voit la salle d’attente bondée de la Fondation d’aide aux rémigrés (SSR en version néerlandaise). Strictement isolés les uns des autres, des hommes et des femmes ayant vécu aux Pays-Bas, attendent leur tour, les uns dans une salle, les autres sur des sièges dans le corridor. Ils sont tous là pour résoudre des problèmes administratifs grâce à l’aide de juristes néerlandais, payés par le gouvernement et d’une ONG du même pays !
Une retraite au soleil
Mohamed Figuigui fait partie des “clients” du SSR. Né en 1945 à Aroui, dans la région de Nador, il a émigré aux Pays-Bas, comme beaucoup d’autres Rifains dans les années 70. De la cueillette des tomates, il est passé au nettoyage, puis il a pu gravir les échelons et devenir assistant social pour ses concitoyens vivant à Utrecht. Vingt ans d’émigration et jamais l’idée de revenir au bled n’a quitté son esprit. “Personne ne peut dire : je ne rentrerai jamais. Le pays attire toujours, c’est l’appel du passé”, confie-t-il. La terre d’accueil ne l’a pas ménagé, il est passé par un divorce et une période d’alcoolisme. En 1992, de retour au Maroc, il s’est remarié et a arrêté de boire. Certes, il se sent mieux mais il regarde tout de même les Pays-Bas avec nostalgie : “Les canaux, les rues, les amis... j’ai tant de bons souvenirs. Il y avait beaucoup de travail mais aussi beaucoup de tolérance”, se souvient-il.
Des rémigrés à la retraite, Mohamed Sayem en voit passer des centaines toutes les semaines dans son bureau au SSR. “Quand les Marocains ont quitté le pays pour l’Europe dans les années 60 et 70, ils avaient un rêve commun : gagner de l’argent puis revenir là où ils sont nés et y passer leurs vieux jours. Une retraite paisible au Maroc, c’était cela leur idée”, affirme-t-il. A travers de longs entretiens avec eux, il a constaté qu’ils parlent souvent en bien de leur pays d’origine, louant le sens de l’hospitalité et la sécurité ambiants. “Ils sont fiers d’avoir vécu à l’étranger mais les temps ont changé... Les rémigrés n’arrivent pas à comprendre pourquoi aujourd’hui on leur mène la vie dure quand ils reviennent en vacances ou en visite dans leur pays d’accueil”. Et c’est d’autant plus difficile pour eux quand leurs enfants vivent en Europe. “Dans un sens, ils vivent entre deux mondes”, ajoute M. Sayem.
Les plus jeunes aussi
Le siège très chic de la banque Al Amal, sis au boulevard Zerktouni, à Casablanca, semble lui aussi, appartenir à un monde bien différent du modeste bureau du SSR à Berkane. Canapés Chesterfield en cuir noir et tables de conférence rutilantes suggèrent une clientèle qui a réussi. Une clientèle de MRE, en fait, qui désire investir au Maroc et autour de laquelle la banque s’empresse, dispensant conseil et appui financier. Douma Allal est là précisément pour cela, convaincre la banque de l’aider à créer un hôpital à Khouribga, où il est né en 1956. Pendant plus de 10 ans, l’homme a vécu et travaillé en France, jusqu’à ce que le destin en décide autrement. En 1992, sur l’autoroute entre Malaga et Algésiras, un grave accident de voiture stoppe net son retour vers le Maroc. “J’ai frôlé la mort”, explique Allal. “Cet accident m’a coûté un an de ma vie que j’ai passé sur un lit d’hôpital. Cela m’a donné le temps de réfléchir et je suis arrivé à une conclusion : si je dois mourir, je préfère être chez moi, dans mon propre pays”.
Décision prise, Allal s’installe au Maroc et investit son argent dans un supermarché. L’activité prospère et le voilà qui en lance un deuxième, et cetera. Pourtant, il n’a toujours pas oublié son long séjour à l’hôpital. “C’est ainsi que l’idée m’est venue d’en créer un dans ma ville natale. Une manière d’améliorer le sort de mes concitoyens”, confie-t-il. Une manière aussi, pour l’homme d’affaires en herbe, de s’assurer des revenus. “Je suis très content de ma décision, ajoute Allal, au Maroc, plusieurs secteurs sont encore vierges, ce qui présente beaucoup d’opportunités. Vraiment, je n’ai jamais regretté d’être rentré. J’aime mon pays”.
Ce n’est pas le directeur de la banque qui va le contredire. Pour Faïçal Lahlou, les rémigrés fortunés constituent la cible de son entreprise. “Leurs motivations sont différentes, explique-t-il. Certains rentrent car ils sont attachés à leur pays, d’autres veulent être leur propre patron. Enfin, il y a ceux qui veulent améliorer leur standing socio-économique”. Il conclut : “La quasi-totalité des MRE qui reviennent pour investir restent définitivement ici. D’ailleurs, ces retours sont en augmentation visible, en quantité et en qualité. On remarque aussi un rajeunissement des rémigrés, ils semblent avoir retrouvé confiance en le pays”.
Nabil Rami, 34 ans, fait partie de cette génération de jeunes entrepreneurs qui se sont laissé séduire par les attraits du royaume et sont venus tenter leur chance ici. Le genre de profil auquel pensait peut-être le patron de la société Manpower quand il devisait, sur Jeune Afrique, à propos du “retour des cerveaux”, phénomène nouveau au Maroc. En tout cas, Rami est à la tête d’une start up qui ne détonnerait pas à Silicon Valley. ’Orzone’ est spécialisée dans les animations virtuelles, un business où la matière grise est de rigueur. Quoi qu’en pense F. Lahlou, ce n’est pas la confiance qui a poussé le jeune Rami à rentrer. Du moins n’est-elle pas la principale raison.
Quand le 11 septembre 2001, deux avions percutent et détruisent les tours jumelles du World Trade Center, Nabil est dans son bureau, au siège de la société qui l’emploie à l’époque, en Floride. Il dessine le nec plus ultra des simulateurs militaires pour l’armée américaine. Depuis ce jour-là, il sent que les gens le regardaient différemment. “Mon meilleur ami était un peu ’redneck’ sur les bords (paysan). Après le 11 septembre, il m’a appelé pour me demander si c’est vrai que l’islam nous enseigne ‘ça’”, se souvient-il.
De plus en plus, les projets sur lesquels travaille Nabil sont mis en stand by. Les nouveaux ne sont plus présentés sous son nom. Avoir un background marocain n’est pas exactement un argument commercial dans l’Amérique de l’après 11 septembre. Mais Nabil est compréhensif : “Le premier Marocain dont l’Américain moyen a entendu parler est Zakaria Moussaoui. Forcément, je n’en veux pas aux gens de me regarder avec méfiance. C’est un sentiment général et, somme toute, prévisible”. Philosophe, le jeune businessman renchérit : “Si demain un Algérien fait exploser le Twin Center à Casa, ses compatriotes au Maroc vont passer un mauvais quart d’heure, croyez-moi”.
Même en relativisant beaucoup, Nabil n’a pu s’empêcher de se demander s’il y a encore un avenir pour lui et sa famille en Floride. Pas seulement sur le plan professionnel. “Déjà, je n’étais pas sûr de vouloir que ma fille grandisse aux Etats-Unis. Et puis, mon frère et ma soeur sont partis... je crois que l’émotion l’a emporté sur la raison”, avoue-t-il. Un an après les événements de New York, sa femme et lui quittent l’Amérique. Au Maroc, le couple découvre une réalité qui n’est pas simple non plus. “S’il m’a fallu une heure pour me mettre au diapason des USA, j’ai mis deux ans pour me réadapter à mon propre pays !”, soupire N. Rami. Le jeune homme est surtout atterré par la manière de faire les affaires ici, la corruption généralisée... Difficile de ne pas comparer ces deux univers. “J’ai appris aux Etats-Unis que si on est compétent et qu’on travaille dur, on réussit. Ici, il faut surtout avoir des amis haut-placés. Je n’ai pas ce genre de relations et je ne veux pas en avoir !”, s’indigne-t-il.
La déception est visible dans ses yeux. Bien que son business soit en train de grandir, Nabil n’exclut pas un retour aux USA. Et l’effet post 11 septembre ? Le jeune marocain préfère se souvenir de l’Amérique d’il y a 10 ans, celle où il n’a jamais fait l’expérience du racisme. Pour autant, il ne regrette pas d’être venu au Maroc. “Si c’était à refaire, peut-être, le referais-je. Mais, cette fois-ci, j’y penserais un peu plus longtemps”, précise-t-il. Il a une raison de plus d’y penser... sa sœur vient d’épouser un maroco-américain et de se réinstaller au pays de l’Oncle Sam. Une “re-rémigrée”, serait-ce le début d’un nouveau phénomène ?
Bart Schut - Tel Quel
23 octobre 2006
20 octobre 2006
La ruée vers la Green Card
La fièvre de l’immigration au pays de l’oncle Sam reprend encore de plus belle. Dès le 4 octobre dernier, date de l’ouverture des inscriptions au programme de la loterie 2008, c’est une véritable ruée qui s’est déclenchée. Cybercafés, laboratoires photos et autres téléboutiques, sont pris d’assaut…
Le programme 2008 de la loterie d’immigration américaine prévoit au total l’octroi de 50.000 visas de résidents permanents natifs de pays où le taux d’immigration est plus ou moins faible. Pour la quatrième année consécutive, le dossier de candidature doit être rempli et envoyé via le Net à partir du site (www.dvlottery.state.gov). Une véritable aubaine donc pour les gérants des cybercafés qui voient leur chiffre d’affaires monter en flèche durant la période d’inscription. «Nous recevons des gens de tout âge et de toutes catégories professionnelles mais qui sont généralement soit mal informés soit peu familiarisé avec Internet», nous renseigne Mehdi Maïnouche, gérant d’un cybercafé au quartier casablancais de Bourgogne. Mehdi nous fait aussi savoir que les prix des prestations offertes par les cybercafés «ne sont pas unifiés et se font généralement à la tête du client. Les prix oscillent entre 20 et 60 dirhams». Mais si le gérant du cyber de Bourgogne dit faire son travail avec bonne foi et honnêteté, plusieurs candidats se font tout simplement arnaquer. Ces victimes sont en général des personnes mal informées des nouvelles dispositions, notamment celles des qualifications professionnelles éligibles. Soulignons à cet effet que le ministère du Travail américain a veillé à la publication en ligne de la liste des professions qui ne sont pas éligibles : il s’agit principalement des électriciens, des plombiers, des soudeurs, des esthéticiennes et des cuisiniers…
Le programme 2008 de la loterie d’immigration américaine prévoit au total l’octroi de 50.000 visas de résidents permanents natifs de pays où le taux d’immigration est plus ou moins faible. Pour la quatrième année consécutive, le dossier de candidature doit être rempli et envoyé via le Net à partir du site (www.dvlottery.state.gov). Une véritable aubaine donc pour les gérants des cybercafés qui voient leur chiffre d’affaires monter en flèche durant la période d’inscription. «Nous recevons des gens de tout âge et de toutes catégories professionnelles mais qui sont généralement soit mal informés soit peu familiarisé avec Internet», nous renseigne Mehdi Maïnouche, gérant d’un cybercafé au quartier casablancais de Bourgogne. Mehdi nous fait aussi savoir que les prix des prestations offertes par les cybercafés «ne sont pas unifiés et se font généralement à la tête du client. Les prix oscillent entre 20 et 60 dirhams». Mais si le gérant du cyber de Bourgogne dit faire son travail avec bonne foi et honnêteté, plusieurs candidats se font tout simplement arnaquer. Ces victimes sont en général des personnes mal informées des nouvelles dispositions, notamment celles des qualifications professionnelles éligibles. Soulignons à cet effet que le ministère du Travail américain a veillé à la publication en ligne de la liste des professions qui ne sont pas éligibles : il s’agit principalement des électriciens, des plombiers, des soudeurs, des esthéticiennes et des cuisiniers…
Cadres souhaités
Au vu des nouvelles dispositions prescrites par le ministère du Travail américain, il ressort que le pays de l’Oncle Sam a des besoins en terme de postes de responsabilité. C’est d’ailleurs ce que Matthew McKeever, chef de la section consulaire, avait indiqué lors de la conférence de presse tenue à l’occasion du lancement du programme de la loterie 2008. Lors de cette conférence, les résultats de la “campagne” 2007 ont été révélés.
Un constat de taille : le Maroc occupe la première place en terme de dossiers de candidatures présentés et qui se sont élevés à 378 000 sur les 5,5 millions de par le monde. Dans la présélection, 6 000 Marocains ont été acceptés et 2 200 d’entre eux se sont vu accorder la “précieuse” Green card. Ces heureux élus sont finalement ceux qui auraient parfaitement satisfait aux conditions d’admission. Rappelons que la présélection est en fait l’entretien au consulat durant lequel le demandeur de visa d'immigrant doit être à même de prouver qu'il a reçu une éducation secondaire ou équivalente ou bien qu'il possède une expérience professionnelle de deux ans, accumulée au cours des cinq dernières années, dans un métier qui exige au moins deux ans de formation ou d'expérience. Avant l’entretien, les candidats doivent débourser 750 dollars US non remboursables. À cet égard, Douglas C. Greene, consul général des Etats-Unis à Casablanca, a insisté sur le fait que “les Marocains doivent s’abstenir de se présenter s’ils ne remplissent pas l’ensemble des conditions”.
Espoir d’emigrer
Cependant, et de l’avis de plusieurs gérants de cybercafés, plusieurs personnes ne remplissant pas les conditions s’entêtent à envoyer leurs candidatures. «C’est l’appel du désespoir», note Abdelali Boughaba, licencié en droit et qui, depuis quatre ans, envoie sa candidature. Pourtant, Abdelali a peu de chances de fouler le sol américain et il le sait bien. Travaillant dans un call center, le licencié en droit compte sur la langue anglaise et mise sur l’expérience professionnelle pour enfin quitter «la misère ambiante et le climat de plus en plus triste dans lequel la société marocaine s’engouffre», selon ses propres propos. Et pour conclure, Abdelali, entre deux taffes de marquise, lance : «Il ne faut pas se voiler la face. On a beau scander des slogans contre les Etats-Unis, on a beau éprouver de l’admiration pour Ben Laden ou pour Nasrallah, on a beau souhaiter le retour de l’islam comme principal mode de gouvernance, je pense qu’il faut se rendre à l’évidence : tous les Marocains rêvent d’émigrer aux Etats-Unis !».
Abdelali ne croit pas si bien dire et les chiffres sont là pour étayer ses propos. Ce n’est pas moins de 1% de la population marocaine qui, l’année dernière et à travers les candidatures envoyées, avait émis le vœu de quitter le pays. Pour l’édition 2008 dont la fin des inscriptions a été fixée pour le 3 décembre 2006, on s’attend à une baisse du nombre de candidatures vu la mise à l’écart de plusieurs professions. Mais il faut attendre la mi-mai 2007, date de l’annonce des «heureux gagnants à la loterie», avant de pouvoir tirer une quelconque conclusion.
Imad Bentayeb- Le Journal-Hebdo.
19 octobre 2006
Ramadan en France : Des soirées au parfum d’Orient
Forte de plus de 6 millions de fidèles, la communauté musulmane de France est l’une des plus importantes d’Europe. L’islam est désormais la deuxième religion de France après le catholicisme. Au fil des ans, cette religion est devenue suffisamment implantée dans l’Hexagone, au point que l’on commence à parler d’un islam de France. Selon des sondages récents, les « musulmans de France » seraient plus de 88% à observer le jeûne. Le Ramadan attire donc de plus en plus d’adeptes.
Plus qu’un rituel, plus qu’un pilier de l’islam, le Ramadan est devenu un repère, voire un marqueur identitaire de l’appartenance à la communauté musulmane en France. La diversité des origines ethniques et des courants musulmans représentés fait de l’islam une religion plurielle en Europe.
Et c’est ce mois sacré en particulier qui reflète le poids de l’islam dans l’Hexagone. Selon Malek Chebel, anthropologue et auteur de nombreux ouvrages sur l’islam, le regain d’intérêt pour le Ramadan en France est « un phénomène de société que nous observons depuis une quinzaine d’années ».
Parallèlement à cette tendance, le nombre des lieux de culte musulmans augmente, mais les minarets restent encore discrets. L’Hexagone compte près de 1.700 lieux de culte musulmans et 70 projets de mosquées. Les églises, elles, sont au nombre de 39.000. Des mosquées non répertoriées existent aussi. Ce sont généralement des salles de prière de petite capacité, dans des hangars désaffectés, des garages, des appartements…
Les mosquées sont plus sollicitées pendant le Ramadan. Une délégation de 73 prédicateurs marocains s’est rendue dans l’Hexagone cette année. Objectif : encadrer les MRE durant le mois sacré. La Grande mosquée de Paris revêt un caractère particulier durant Ramadan. On y accomplit les Taraouihs, en plus des prêches et des conférences qui s’y tiennent. La première semaine du mois sacré, Nicolas Sarkozy, ministre français de l’Intérieur, chargé des Cultes, a effectué une visite à la Grande mosquée de Paris, où il a partagé le f’tour avec les représentants du Conseil du culte musulman.
Une visite symbolique mais qui prend une dimension et une signification toute particulière dans le contexte international. Les polémiques et prises de position contre l’islam prennent des tournures inquiétantes ces derniers mois (caricatures du Prophète, déclarations du Pape Benoît XVI, tribune virulente du professeur de philosophie Robert Redeker…) Les exemples ne manquent pas. Ce type de polémique prend un ton plus sérieux et les susceptibilités s’exacerbent pendant le mois sacré. Mois de privations et de dévotion, Ramadan est également une période de fêtes et de profusion dans les banlieues de Paris, les HLM et autres quartiers populaires tel Barbès. Certaines zones dans les banlieues, prennent des allures de vieilles médinas du Maroc. Au quartier Barbès par exemple, toute l’ambiance du mois sacré y est. Les ingrédients des copieux repas du soir y sont également commercialisés. Les épiceries regorgent de fruits secs, épices dattes, miel, lait caillé, figues… On y trouve un peu de tout. Non loin, des crêpes « aux mille trous », aux rghaïfs… à même le trottoir près de la station de métro. Les pâtisseries orientales ont à leur tour ravivé leurs étalages avec des délices sucrés et colorés. La grande distribution n’est pas en reste. Elle s’adapte aussi à la circonstance.
Des rayons de produits halal respectueux des préceptes islamiques sont aménagés : charcuterie, poulets, agneaux etc. s’y vendent. Ce marché, resté longtemps marginal, est désormais estimé entre 1,5 et 3 milliards d’euros et croît d’environ 15% chaque année. A Barbès toujours, des marchands de tissus et de babouches, d’origine maghrébine (algériens et marocaine surtout) exposent des tuniques traditionnelles, des tissus de djellabas, calottes, tapis pour la prière, chapelets, encens, notamment. Les costumes traditionnels des pays d’origine ont la cote à Rochechouart. Non loin, La Goutte-d’or, le quartier le plus cosmopolite de Paris, est en fête. Un quartier où se côtoient Maghrébins, Subsahariens et Français de souche. Là encore, le quartier devient plus coloré et animé. Les tuniques criardes sénégalaises, maliennes ou encore guinéennes sortent des placards. Les soirées sont plus longues dans les quartiers à forte concentration de population de confession musulmane. Mais pas seulement. La Bastille, Montparnasse, Saint-Michel… en plein centre de Paris comme à Marseille, Bordeaux, Lille ou encore Lyon, des cafés et restaurants concoctent une animation spéciale. Cela va des soirées chicha aux animations à concept d’« Oriental Feeling ».
Des soirées thématiques sont souvent organisées : soirées turque, libanaise, marocaine, tunisienne, sénégalaise, algérienne… Des centres culturels et salles de spectacle affichent une programmation spéciale adaptée à l’ambiance ramadanesque. De belles nuits au parfum d’Orient qui sont devenues un rendez-vous annuel, un business lucratif pour les uns, une activité culturelle pour les autres. Et c’est le cas à l’Institut des cultures musulmanes, à l’Olympic Café et au Lavoir moderne parisien où se tient cette année le festival Les Belles nuits du Ramadan. Un événement haut en couleurs. Au programme cette année, des expositions de calligraphie, des conférences sur le sens du Ramadan, des débats littéraires, de la musique flamenco et de la danse… Autrefois confinées dans le cadre familial ou dans l’intimité communautaire, les soirées de Ramadan sont de plus en plus relayées par les municipalités, les mairies et autres associations de quartiers. Elles sont nombreuses à organiser des « nuits de Ramadan » ouvertes à tous.
Dans le même esprit, la Ville de Casablanca a été l’invitée d’honneur de la grande soirée musicale et festive organisée, ce mois-ci au Stade Charléty par la mairie de Paris. « Une manifestation qui va à l’encontre des clichés habituels, des quiproquos et autres amalgames à propos de la coexistence entre les différentes civilisations et cultures », avait déclaré le maire de Paris, Bertrand Delanoë. D’ailleurs, l’élu socialiste a pris l’habitude depuis 2001 d’organiser une soirée Ramadan dans les salons de l’hôtel de Ville. Des rencontres qui réunissent non seulement des des personnes de confession musulmane mais également des représentants d’autres religions et de la société civile. Une approche du Ramadan laïque au confluent des cultures. Mais aussi une manière de montrer aux musulmans locaux qu’ils bénéficient des mêmes droits et devoirs que les autres Parisiens, soutient la mairie de Paris. La table du ftour en France diffère d’une communauté à l’autre. Normal : la diversité des origines ethniques et des courants musulmans fait que chacun a ses propres habitudes. Mais généralement, ce sont la soupe, le café au lait, les dattes et les rafraîchissements qui sont au menu. Pour les certains, un simple sandwich halal suffit. Si ce n’est la merguez, c’est le chawarma.
Des f’tours collectifs comme « Chorba pour tous » sont organisés dans quelques quartiers parisiens. C’est ouvert à tout le monde, aux démunis surtout. Les bénéficiaires viennent avant le coucher du soleil avec un sac plastique à la main pour emporter leur portion. D’autres préfèrent s’installer derrière les longues tables où les attendent des plateaux avec, pour chacun, trois dattes, un verre de lait caillé, un yaourt, une bouteille d’eau, un gâteau et du pain. Les Chibani de France (d’anciens combattants maghrébins et sénégalais, dont le film « Indigènes » évoque le passé), qui y résident pour percevoir leur pension, bénéficient aussi de ce f’tour.
Amin Rboub - L’Economiste
Plus qu’un rituel, plus qu’un pilier de l’islam, le Ramadan est devenu un repère, voire un marqueur identitaire de l’appartenance à la communauté musulmane en France. La diversité des origines ethniques et des courants musulmans représentés fait de l’islam une religion plurielle en Europe.
Et c’est ce mois sacré en particulier qui reflète le poids de l’islam dans l’Hexagone. Selon Malek Chebel, anthropologue et auteur de nombreux ouvrages sur l’islam, le regain d’intérêt pour le Ramadan en France est « un phénomène de société que nous observons depuis une quinzaine d’années ».
Parallèlement à cette tendance, le nombre des lieux de culte musulmans augmente, mais les minarets restent encore discrets. L’Hexagone compte près de 1.700 lieux de culte musulmans et 70 projets de mosquées. Les églises, elles, sont au nombre de 39.000. Des mosquées non répertoriées existent aussi. Ce sont généralement des salles de prière de petite capacité, dans des hangars désaffectés, des garages, des appartements…
Les mosquées sont plus sollicitées pendant le Ramadan. Une délégation de 73 prédicateurs marocains s’est rendue dans l’Hexagone cette année. Objectif : encadrer les MRE durant le mois sacré. La Grande mosquée de Paris revêt un caractère particulier durant Ramadan. On y accomplit les Taraouihs, en plus des prêches et des conférences qui s’y tiennent. La première semaine du mois sacré, Nicolas Sarkozy, ministre français de l’Intérieur, chargé des Cultes, a effectué une visite à la Grande mosquée de Paris, où il a partagé le f’tour avec les représentants du Conseil du culte musulman.
Une visite symbolique mais qui prend une dimension et une signification toute particulière dans le contexte international. Les polémiques et prises de position contre l’islam prennent des tournures inquiétantes ces derniers mois (caricatures du Prophète, déclarations du Pape Benoît XVI, tribune virulente du professeur de philosophie Robert Redeker…) Les exemples ne manquent pas. Ce type de polémique prend un ton plus sérieux et les susceptibilités s’exacerbent pendant le mois sacré. Mois de privations et de dévotion, Ramadan est également une période de fêtes et de profusion dans les banlieues de Paris, les HLM et autres quartiers populaires tel Barbès. Certaines zones dans les banlieues, prennent des allures de vieilles médinas du Maroc. Au quartier Barbès par exemple, toute l’ambiance du mois sacré y est. Les ingrédients des copieux repas du soir y sont également commercialisés. Les épiceries regorgent de fruits secs, épices dattes, miel, lait caillé, figues… On y trouve un peu de tout. Non loin, des crêpes « aux mille trous », aux rghaïfs… à même le trottoir près de la station de métro. Les pâtisseries orientales ont à leur tour ravivé leurs étalages avec des délices sucrés et colorés. La grande distribution n’est pas en reste. Elle s’adapte aussi à la circonstance.
Des rayons de produits halal respectueux des préceptes islamiques sont aménagés : charcuterie, poulets, agneaux etc. s’y vendent. Ce marché, resté longtemps marginal, est désormais estimé entre 1,5 et 3 milliards d’euros et croît d’environ 15% chaque année. A Barbès toujours, des marchands de tissus et de babouches, d’origine maghrébine (algériens et marocaine surtout) exposent des tuniques traditionnelles, des tissus de djellabas, calottes, tapis pour la prière, chapelets, encens, notamment. Les costumes traditionnels des pays d’origine ont la cote à Rochechouart. Non loin, La Goutte-d’or, le quartier le plus cosmopolite de Paris, est en fête. Un quartier où se côtoient Maghrébins, Subsahariens et Français de souche. Là encore, le quartier devient plus coloré et animé. Les tuniques criardes sénégalaises, maliennes ou encore guinéennes sortent des placards. Les soirées sont plus longues dans les quartiers à forte concentration de population de confession musulmane. Mais pas seulement. La Bastille, Montparnasse, Saint-Michel… en plein centre de Paris comme à Marseille, Bordeaux, Lille ou encore Lyon, des cafés et restaurants concoctent une animation spéciale. Cela va des soirées chicha aux animations à concept d’« Oriental Feeling ».
Des soirées thématiques sont souvent organisées : soirées turque, libanaise, marocaine, tunisienne, sénégalaise, algérienne… Des centres culturels et salles de spectacle affichent une programmation spéciale adaptée à l’ambiance ramadanesque. De belles nuits au parfum d’Orient qui sont devenues un rendez-vous annuel, un business lucratif pour les uns, une activité culturelle pour les autres. Et c’est le cas à l’Institut des cultures musulmanes, à l’Olympic Café et au Lavoir moderne parisien où se tient cette année le festival Les Belles nuits du Ramadan. Un événement haut en couleurs. Au programme cette année, des expositions de calligraphie, des conférences sur le sens du Ramadan, des débats littéraires, de la musique flamenco et de la danse… Autrefois confinées dans le cadre familial ou dans l’intimité communautaire, les soirées de Ramadan sont de plus en plus relayées par les municipalités, les mairies et autres associations de quartiers. Elles sont nombreuses à organiser des « nuits de Ramadan » ouvertes à tous.
Dans le même esprit, la Ville de Casablanca a été l’invitée d’honneur de la grande soirée musicale et festive organisée, ce mois-ci au Stade Charléty par la mairie de Paris. « Une manifestation qui va à l’encontre des clichés habituels, des quiproquos et autres amalgames à propos de la coexistence entre les différentes civilisations et cultures », avait déclaré le maire de Paris, Bertrand Delanoë. D’ailleurs, l’élu socialiste a pris l’habitude depuis 2001 d’organiser une soirée Ramadan dans les salons de l’hôtel de Ville. Des rencontres qui réunissent non seulement des des personnes de confession musulmane mais également des représentants d’autres religions et de la société civile. Une approche du Ramadan laïque au confluent des cultures. Mais aussi une manière de montrer aux musulmans locaux qu’ils bénéficient des mêmes droits et devoirs que les autres Parisiens, soutient la mairie de Paris. La table du ftour en France diffère d’une communauté à l’autre. Normal : la diversité des origines ethniques et des courants musulmans fait que chacun a ses propres habitudes. Mais généralement, ce sont la soupe, le café au lait, les dattes et les rafraîchissements qui sont au menu. Pour les certains, un simple sandwich halal suffit. Si ce n’est la merguez, c’est le chawarma.
Des f’tours collectifs comme « Chorba pour tous » sont organisés dans quelques quartiers parisiens. C’est ouvert à tout le monde, aux démunis surtout. Les bénéficiaires viennent avant le coucher du soleil avec un sac plastique à la main pour emporter leur portion. D’autres préfèrent s’installer derrière les longues tables où les attendent des plateaux avec, pour chacun, trois dattes, un verre de lait caillé, un yaourt, une bouteille d’eau, un gâteau et du pain. Les Chibani de France (d’anciens combattants maghrébins et sénégalais, dont le film « Indigènes » évoque le passé), qui y résident pour percevoir leur pension, bénéficient aussi de ce f’tour.
Amin Rboub - L’Economiste
17 octobre 2006
Belgique : les Marocains touchés par la pauvreté
Les personnes d’origine turque et marocaine sont les plus touchées par la précarité en Belgique, selon les résultats partiels d’une étude réalisée pour le compte de la Fondation Roi Baudouin, rendue publique lundi à Bruxelles et dont le rapport final sera publié en octobre 2007.
Réalisée par les universités de Liège et d’Anvers, l’étude s’est intéressée aux Italiens, aux Turcs et aux Marocains, qui constituent les groupes issus des vagues d’immigration les plus anciennes en Belgique.
Les nouveaux migrants et les illégaux ne sont pas concernés par cette étude.
Selon ces résultats, 58,9 pc des personnes d’origine turque et 55,6 pc des Marocains établis en Belgique disposent d’un revenu situé sous le seuil de pauvreté européen, estimé à 777 euros par mois.
A titre de comparaison, 21,5 pc des Italiens établis en Belgique vivent sous le seuil de pauvreté, contre 10,16 pc de Belges. L’enquête, qui est la première du genre en Belgique, montre aussi que 38,7 pc des Turcs d’origine et 25 pc de Marocains doivent boucler leurs fins de mois avec moins de 500 euros.
Les chercheurs expliquent cette réalité par la faible scolarité, le manque de connaissance des deux langues nationales (français et néerlandais) et la discrimination dont sont victimes ces deux communautés sur le marché du travail, de l’habitat ainsi que dans l’enseignement
Télécharger l’étude :
http://www.kbs-frb.be/files/db/FR/PUB%5F1636%5Fpauvret%C3%A9%5Forigine%5F%C3%A9trang%C3%A8re%5Fchiffr%C3%A9e.pdf
Etude de la fondation Baudoin
16 octobre 2006
La volonté d’assainir le Parlement se confirme
Le cercle des poursuites engagées contre les "élus de la nation" s'élargit davantage au fil des enquêtes. En plus de onze conseillers, trois députés au moins sont entendus par les juges d'instruction. Tout ce beau monde sera absent, ce vendredi, au Parlement.
Le cercle des "élus de la nation", faisant l'objet de procédures judiciaires, en relation avec le scrutin partiel du 8 septembre, s'élargit davantage au fil des enquêtes et auditions menées par la justice. Des sources judiciaires, mais partisanes également, affirment que trois députés au moins sont actuellement entendus par les juges d'instruction près des cours d'appel de trois villes pour leurs rôles présumés dans les fraudes ayant émaillé l'élection de conseillers dans les mêmes régions. Selon ces sources, il s'agit de trois députés istiqlaliens dont Abdellah El Ouariti.
Celui-ci, chef de cabinet de Abbas El Fassi au moment où ce dernier était chargé du portefeuille de l'Emploi, serait intervenu, en tant qu'intermédiaire, pour "faciliter" l'élection du PPS Mohamed Talmoust (ex-député MDS et maire actuel de Kénitra). D'ailleurs, dès la publication des résultats du scrutin du 8 septembre, la hiérarchie du Parti de l'Istiqlal avait décidé une commission d'enquête pour faire la lumière sur le fiasco (aucun des quatre sièges) du parti dans la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, où il dispose d'une solide base de grands électeurs et notamment au sein du collège des collectivités locales. Un autre député istiqlalien, Mohamed Karime, a été convoqué par les juges pour élucider son rôle présumé dans l'élection du RNI Omar Mohib à Safi. Enfin, Mohamed Bernichi, autre député istiqlalien de Taza aurait également été convoqué par la justice.
Il serait intervenu pour "arranger" l'élection de Abdelouahed Messaoudi, conseiller PI élu lors du dernier scrutin pour le renouvellement de la deuxième Chambre.Au total, c'est le parti de Abbas El Fassi qui arrive en tête quant au nombre des élus faisant l'objet de procédures judiciaires avec trois députés et trois conseillers (Abdelouahed Messaoudi, Abdellah Mekkaoui et Mohamed Saoud) sur les 17 élus récemment.A rappeler que 11 conseillers au moins, et au total, font l'objet de procédures judiciaires depuis plusieurs semaines. Le PPS bat le record avec des poursuites engagées contre deux des quatre conseillers élus le 8 septembre dernier (Mohamed Talmoust et Ahmed Tahiri). Mais on retrouve aussi le MP avec plusieurs conseillers présumés véreux (Abdelaziz Chraïbi, Mohamed Kouskouss et Mohamed Mohaddib), les RNI Omar Mouhib et Mohamed Jebha, mais aussi l'USFP Mohamed Ben Messaoud, élu dans la région de Marrakech-Tensift-El Haouz.Saïd Lebbar (ex-MP et candidat FFD malheureux dans la région de Fès-Boulemane) complète cette liste, alors que d'autres conseillers et députés pourraient être entendus dans les jours à venir.Les partis politiques concernés, de la majorité gouvernementale exclusivement, n'ont pas réagi de manière officielle à ces poursuites. Aucune mesure organisationnelle n'a non plus été prise à l'encontre des élus poursuivis.
Le week-end dernier, à l'issue d'une recontre entre leurs hiérarchies respectives, le PPS et l'Istiqlal se sont déclarés pour la moralisation de la vie politique nationale, mais avaient condamné le "caractère sélectif" des poursuites actuellement engagées. Visaient-ils Mohamed Bouzoubaâ, Chakib Benmoussa ou les deux ? En plus des députés et des conseillers, des dizaines de "grands électeurs" (de différents collèges électoraux) sont entendus par les juges d'instruction des cours d'appel du Royaume. Toutes ces procédures avaient été engagées par les juridictions compétentes sur la base des rapports de l'autorité locale et des services de la police judiciaire.
Les concernés, selon des sources judiciaires, avaient fait l'objet d'écoutes téléphoniques quelques jours avant le 8 septembre et plusieurs d'entre eux n'auraient eu rien à "contester" quand ils ont été confrontés à leurs "propres marchandages", par leurs propres voix et via leurs propres téléphones portables. Ces derniers ont-ils le droit d'assister, ce vendredi, à l'ouverture de la session d'automne du Parlement ? Légalement, rien ne l'interdit puisqu'ils n'ont pas encore été condamnés et que leur élection n'a pas été invalidée par le Conseil constitutionnel. Leur présence, face à la plus haute autorité du pays, est éthiquement incorrecte.De sources judiciaires, on apprend que ces derniers ne pourront pas être de la partie, ce vendredi dans l'après-midi. Soumis aux dispositions du contrôle judiciaire, ils sont dans l'obligation de "faire acte de présence" chez la police judiciaire chaque mardi et chaque vendredi et de ne pas quitter leurs villes de résidence.
La deuxième Chambre, avec ce précédent dans l'histoire du Maroc, se retrouve de nouveau au centre de tous les débats après avoir été au centre de toutes les "convoitises".
15 octobre 2006
نخْب إلهٍ لم يعرِف أن يُخلِّصنا
آنَّا أخماتوفا
ترجمة: جمانة حداد
في العاشرة، تصاب بمرضٍ عضال ينهكها طوال حياتها
.في السادسة عشرة، ينفصل والداها، فتتمزَّق بينهما
.في الحادية والعشرين، تفقد أعزَّ صديقة لديها بلعنة السل
.في التاسعة والعشرين، يطلِّقها زوجُها الأول نيكولاي غوميليوف
.في التاسعة والعشرين
تعرف أنها لن تكفَّ يومًا عن حبِّ زوجها الأول نيكولاي غوميليوف
.في الحادية والثلاثين، يضربها زوجها الثاني لشدَّة غيرته عليها ومنها
في الثانية والثلاثين، يعدمون غوميليوف رميًا بالرصاص
في التاسعة والثلاثين، يخونها زوجها الثالث مع زوجته الأولى
.في الحادية والأربعين، ينتحر صديقها الشاعر فلاديمِر ماياكوفسكي
.في التاسعة والأربعين، يسجنون ابنها الوحيد، ويعذِّبونه طوال نحو عشرين عامًا
.في الثانية والخمسين
تنتحر صديقتُها الشاعرة مارينا تسفيتايِفا
.في السادسة والخمسين
تتعرض للاضطهاد بسبب علاقةٍ عاطفية مع السكرتير الأول للسفارة البريطانية
في الحادية والستين
تكتب، رغمًا عنها
خمس عشرة قصيدة مهداة إلى ستالين كي لا يُعدم وحيدها
.في الحادية والستين
تكره نفسها لأنها اضطرَّت إلى كتابة خمس عشرة قصيدة مهداة إلى ستالين كي لا يعدم وحيدها
.في التاسعة والستين
تعاني وحشة قاتلة وانهيارًا عصبيًّا حادًّا
.في السابعة والسبعين
يتوقف قلبُها الحارُّ عن الرفرفة فوق أرض موسكو الباردة
.حياةٌ كأنها شجرة لم تورق إلا لكي تخسر أوراقها وتُُبتَر أغصانُها
.حياةٌ – انتهاء حياةٌ – مقصلة حياةٌ – يباسل يخضرَّ الموت
ج.ح.
* * *
نخْبُ إلهٍ لم يعرف أن يخلِّصنا
كم من الأحجار رُمِيَتْ عليَّ!كثيرة حتى إنِّي ما عدتُ أخافها
،كثيرة حتى إنَّ حفرتي أصبحت برجًا متينًا
،شاهقًا بين أبراج شاهقة
.أشكر الرُّماة البنَّائين
– عساهم يُجنَّبون الهمومَ والأحزان
–فمن هنا سوف أرى شروق الشمس قبل سواي
،ومن هنا سوف يزداد شعاع الشمس الأخير ألقًا
.ومن نوافذ غرفتيكثيرًا ما سوف تتغلغل النسمات الشمالية
،ومن يدي سوف يأكل الحمام حبات القمح
.أما صفحتي غير المنتهيةفيَدُ الإلهام السمراءذات الهدوء والرقَّة الإلهييَّن هي التي سوف،من هنامن عَلٍتنْهيها
.سوف تأتي في كلِّ الأحوال
يا أيها الموت
–فلِمَ ليس الآن؟
إنني أنتظرك وقد نفدَ صبري
من أجلكَ أطفأتُ الأضواءوفتحتُ الباب
–يا بسيطًا كأعجوبة
.فتعالَ، من فضلك،تعال في أيِّ قناعٍ ترغب
انْفجِرْ فيَّ كمثل قنبلة غازيَّةأو تسلَّل واسْرقني على غرار رجل عصابة
سمِّمْني بدخانك التيفوسيِّ أو كُنِ الأسطورةَ التي حلمنا بها أطفالا
– التي ألِفَها الجميعُ حتى الاشمئزاز
–الأسطورةَ التي ألمح فيها طَرَفَ معطف أزرق باهت ووجهَ خادمٍ شاحب من فرط الخوف
لم يعد ثمة ما يهمُّني بعد الآن...
فنهر "الينيسي" يجري ونجمة الشمال تلتمع والرُّعبُ الأخير يُبهِتُ البريقَ الأزرقَ للعينين المعشوقتين
.سوف أشرب نخبًا أخيرًا لمنزلنا المدمَّر
لحياتنا التَّعِسَة
،لوحدةٍ عشناها اثنين
وسأشرب نخْبكَ أيضًا
نخبَ خداع شفتيك اللَّتين خانتا
نخبَ جليد عينيك الميت
نخبَ هذا العالم الوحش
ونخبَ إلهٍ لم يعرف أن يخلِّصنا
الحنان الحقيقي لا يشبه شيئًا
صامتٌ هو،بلا جدوى
إذ تغطي كتفيَّ وصدري بمعطف الفراء
وبلا جدوى كلماتُك المهموسةعن روعة الحبِّ الأول
كم بتُّ أعرفها جيدًانظراتك هذه العنيدة والجشعة
لا أعلم هل أنتَ حيٌّ أو ميْت
هل على هذه الأرض أستطيع البحث عنك أم يمكن لي فقط
عندما يخبو المغيب
أن أندبكَ بصفاء في أفكاري؟
كلُّ شيء لك
صلاة النهار
والأبيضُ من سرب أشعاري
والأزرقُ من نار عينيَّ
لم يُعشَق أحدٌ أكثر منك
لم يعذِّبْني أحدٌ أكثر منك
–ولا حتى ذاك الذي خانني حتى كدتُ أحتضر
ولا حتى ذاك الذي غمرني ورحل
لقد علَّمتُ نفسي أن أعيش في بساطةٍ وحكمة
أنظر إلى السماء وأصلِّي للرب
أتنزَّه طويلاً قبل نزول المساءكي أُنهِك همومي الباطلة
وعندما الأشواكُ تصنع حفيفَها في الوهاد
وعندما تتدلَّى عناقيد السُّمَّن الحمراء،أكتبُ أبياتًا فرحةعن انحطاط الحياة
عن انحطاطها وجمالها
ثم أعود من نزهتي
الهرَّة الكثيفةُ الوبرِ تلحس راحة يدي
تُخرْخر في نعومة
والنار تتوهج فجأةعلى برج المنشرة الصغير عند البحيرة
وحدها صرخة لقلق يحطُّ على السقف تكسر الصمت بين الفينة والأخرى
لقد علَّمتُ نفسي أن أعيش في بساطةٍ وحكمة
حتى إذا قرعتم بابي لن أسمعْكم ربما
هكذا هو الحب
تارةً يتلوَّى كمثل أفعىويمارس سحرَه في أنحاء القلب
وطورًا يهدل كيمامةٍعلى حافة نافذتي البيضاء
.هكذا هو الحبُّ
قد يبرق على الجليد المتلألئ أو يتراءى لي في غفوة القرنفلة،لكنه
في عنادٍ وصمت
يخطف منِّي راحة البال
.أسمعه ينتحب في رقَّةفي صلاة كمنجتي المعذَّبة
وكم أخاف حين يعلن قدومه في ابتسامة رجلٍ غريب
.أنا صوتكم
يا عشَّاقِيَ الكاذبين
وحرارةُ لهاثكم
وانعكاسُ وجوهكم في المرآة
والخفقان الباطل لأجنحتكم الباطلة
لا يهمُّ من أنا،فحتى اللحظة الأخيرة سأرافقكم
.لهذا تدَّعون حبِّيَ في جشعٍ
على الرغم من ذنوبي وشروري
ولهذا تعهدون إليَّ بخيرة أبنائكم
.لهذا لا تسألون عنه قط وتطوِّقون منزليَ الخالي على الدوام بمدائ حكم الدخانية
.لهذا تقولون
لا يمكن لاثنين أن يلتحما أكثر منَّا
وتقولون
لا يمكن لأحد أن يحبَّ امرأة في جنون أشد
مثلما يتوق الظل إلى الانفكاك عن الجسد
مثلما يتوق الجسد إلى الانفصال عن الروح
–هكذا أنا اليوم
أتوق، يا عشَّاقي الكاذبين،إلى أن تنسوني
14 octobre 2006
Mohammed VI called for transparent elections
Rabat, Oct. 13 - King Mohammed VI of Morocco on Friday urged the government to pursue its action to provide all possible guarantees for open, transparent elections, while voicing determination to forge ahead with democracy, in a speech to Parliament that opened its 'fall session' after recess.
" I urge the government to pursue its action to provide all possible guarantees for open, transparent elections," the monarch told the two houses of parliament in a televised speech.He invited all the parties concerned to "contribute effectively to the transparency and fairness of the elections, to transcend electoral outbidding tactics, and to avoid vote buying and influence peddling." "I also urge them to ensure that the citizens’ and the nation’s interests, not personal or partisan considerations, prevail.
"Moroccan authorities have, in an unprecedented move, arrested Sixty-seven people, including 12 members of the 270-seat House of Advisors (upper house) and five MPs from the 325-seat House of Representatives (lower house) following the September 8 elections to renew one third of the upper house. They were arrested on fraud and corruption charges and brought before justice.In his speech, the monarch also voiced his determination to “forge ahead with this irreversible, democratic approach, especially as the nation is steadfastly committed to the fundamental, immutable pledges of which I am the guarantor, and which are not affected by transient events, or shifts in majority.“ After recalling the “in-depth political reforms” that were introduced to enhance the rule of law in Morocco, King Mohammed VI said his country has become a model in the area of democratic development.
“I shall remain steadfast in my determination to establish all the mechanisms needed to revitalize and upgrade our institutions.” He however made it clear that there is “no ready-made recipe for true democracy”, for he explained, not only are democratic systems built gradually, but they require strong commitment, courage and selflessness. “They are essentially based on the citizens' participation, on the credibility of the nation’s institutions, and on the latter's ability to consolidate good governance and achieve human development."Tackling the 2007 elections, the monarch, insisted that voters are not expected to simply cast a vote; nor supposed to limit the political process to the moment they cast that vote, or view politics as the exclusive domain of political parties and the political elite.
”What is needed is strong, continuous involvement in political life, through democratic institutions and active participation in development projects.”He finally called upon political institutions, as they prepare for the next general election, to “respect voters, to be as open and honest with them as possible, and to propose the right candidates who are worthy of representing people (…)”.
13 octobre 2006
Pour un Haut-commissariat aux migrants du monde
Depuis la fin des années 90, les réunions se multiplient sur l'organisation et la gestion des flux migratoires et l'endiguement de l'immigration clandestine. La dernière a eu lieu à Rabat, en juillet. Chefs d'Etat, ministres, hauts fonctionnaires et experts tentent de trouver des solutions durables aux problèmes que posent les déplacements volontaires ou forcés de populations. Ces rencontres se donnent pour objectif d'aboutir à une vision commune, premier pas vers des actions concertées à plus long terme. Elles constituent, en outre, un lieu d'échanges d'expériences en matière de prévention et de répression.
La philosophie qui sous-tend ces réunions fait cependant abstraction des causes réelles qui sont à l'origine de ces flux. On oublie trop souvent que ceux qui partent de chez eux, que ce soit à la recherche d'un travail ou pour solliciter une protection, viennent des mêmes pays. Ce constat d'une apparente banalité laisse caché l'essentiel : les migrants, les demandeurs d'asile et les réfugiés empruntent les mêmes itinéraires, voyagent dans les mêmes conditions, utilisent les mêmes moyens de transport, ont recours aux mêmes organisations de passeurs et partagent souvent le même sort dans les pays de transit et d'accueil. Les statuts juridiques entre eux constituent un continuum complexe et non une rupture radicale. Quelle est aujourd'hui la différence sociale entre un clandestin, un demandeur d'asile et un réfugié à Malte ou en Egypte ?
Tous les Etats et les agences internationales sont confrontés dans le même mouvement aux migrants, demandeurs d'asile et aux réfugiés ; et, trop souvent, il est impossible de décider, sauf arbitrairement, qui relève de la migration de travail et qui relève de la convention de Genève. L'on peut être réfugié séjournant dans un camp, partir pour tenter sa chance ailleurs et, ce faisant, se retrouver dans la condition d'un clandestin, circulant de façon irrégulière d'un pays à l'autre dans la plus grande insécurité.
La tension entre la figure du migrant et celle du demandeur d'asile a eu pour effet de miner la légitimité du droit d'asile et a introduit un soupçon permanent sur toute demande de protection. Or, ce n'est pas seulement tel ou tel groupe qui nécessite une protection ; ce sont tous les migrants qui en ont besoin, quelles que soient leurs conditions juridiques et où qu'ils soient.
Les débats qui opposent aujourd'hui les tenants d'un discours sur le contrôle des frontières comme moyen de réguler les flux migratoires et les défenseurs de la «liberté de circulation» oublient trop souvent que les mouvements de population se font depuis des sociétés où l'Etat est soit inexistant, soit privatisé, soit en déliquescence. Mais, de plus, les nombreuses réunions intergouvernementales ou internationales, et celle de Rabat n'y a pas échappé, font l'économie d'une réflexion sur deux dimensions essentielles qui gouvernent les modalités de distribution des richesses et des statuts et qui ne sont pas sans effet sur les dynamiques migratoires. L'une concerne le droit, ses pouvoirs et ses usages effectifs au sein de ces sociétés, l'autre, la politique comme processus pacifique et régulé de compétition pour l'exercice du pouvoir.
Nous avons réalisé plusieurs enquêtes dans plus d'une dizaine de pays sur les thèmes qui nous préoccupent ici. Dans la parole des migrants, il est toujours question d'injustice et de justice. Leurs récits décrivent essentiellement une accumulation de différends et de torts et leurs tentatives vaines pour les transformer. L'exil signe une double impossibilité politique et ontologique : ne pas pouvoir témoigner de son injustice et ne pas avoir les moyens de la réparer. Jamais les personnes ne sollicitent un quelconque droit à une «liberté de circulation».
Et la «transgression» des frontières n'est pas pour eux un jeu ludique mais représente toujours des risques considérables. Aussi, un débat sur la liberté de circulation ou sur le contrôle des frontières n'a de sens politique que par rapport à l'existence d'intérêts complémentaires ou contradictoires des Etats.
Que signifie une «liberté de circulation» pour des personnes et des populations sans Etat, c'est-à-dire sans un pouvoir légitime capable de négocier et de définir avec les autres Etats les règles de la libre circulation des personnes ? Un Somalien nous a dit un jour : «A Tripoli, la police m'a arrêté et a vu que je n'avais pas de papiers, pas de passeport. Mais qui m'aurait donné un passeport ? Nous n'avons ni administration ni gouvernement en Somalie.» Cette situation n'est nullement singulière, contrairement à ce que l'on peut croire.
Le droit d'aller et venir devrait être un droit fondamental, et il importe qu'il soit en permanence tenu pour une exigence à accomplir. Ce n'est pas le principe qui pose un problème, ce sont ses conditions historiques de réalisation dans un monde où la concentration du pouvoir politique, économique et scientifique dans un petit nombre de pays fonde une domination sans précédent. Ce sont des millions de personnes («déplacés internes», migrants à la recherche d'un travail, déboutés du droit d'asile, etc.) qui s'exilent et qui ne bénéficient ni de la protection du Haut-Commissariat aux réfugiés, ni d'aucun Etat. Des populations devenues embarrassantes pour tout le monde et que les égoïsmes nationaux ne prennent ni en compte, ni en charge. Si l'on admet que les questions relatives aux migrations ne sont pas sans rapport avec l'organisation politique du monde, alors il faudra admettre que seule une instance internationale de protection des migrants est en mesure de protéger ces populations sans défense.
Pas seulement pour le respect des droits fondamentaux des personnes, mais également dans l'intérêt même des Etats.
Paulin kuanzambi
Réfugié Angolais au Maroc
Résponsable de proximité
Bureau AFVIC/CASA
12 octobre 2006
Charter : La bataille des bas prix commence
Deuxième compagnie low-cost lancée au Maroc et première compagnie de statut privée au Maroc, Jet4you vient de lancer officiellement la bataille des bas prix dans le secteur de l’aérien.
Avec un aller Casablanca/paris à 480 DH TTC, c’est non seulement du jamais vu, mais c’est en plus une grande révolution tarifaire. Mais attention, tout ce qui brille n’est pas de l’or. Tous les sièges ne sont pas commercialisés à ce tarif là. Loin s’en faut, c’est impossible, et financièrement intenable, principalement pour une compagnie privée qui n’a pas encore fêté son premier anniversaire.
Les prix bas annoncés sont donc à bien comprendre et à mettre dans leur contexte tarifaire et commercial relatif à l’aérien et notamment au phénomène low cost qui a vraiment révolutionner le transport aérien en Amérique et en Europe. Chez nous, le phénomène vient à peine de commencer mais ne fera que s’accentuer avec l’arrivée Rayanair, Easy Jet et autres… Pour les responsables de Jet 4You, communiquer en TTC élimine dans l’esprit du client toute mauvaise surprise sur les taxes qu’il a à payer à l’achat de son billet.
Il est vrai que cela pose un problème sérieux à tel point que parfois les taxes à payer sont supérieures au tarif du papier. Même sur des billets gratuits, il faut payer des taxes. Bref, en annonçant les prix TTC ( y compris les fameux fees des agences), la compagnie Jet4You a vraiment innové. Autre point positif, les billets sont en vente dans des agences de voyage agréées par la compagnie. Le paiement par internet n’étant pas encore possible au Maroc à cause de réticences bancaires baignant dans un esprit anti développement et en marge de la mondialisation financière et commerciale, tout du moins dans ce cas particulièrement.
Pour le client il est bon à savoir que le fameux tarifs très bas à 480 Dh TTC, concerne uniquement une quinzaine de sièges, soit exactement 8% de la capacité de l’avion, à la condition d’effectuer le paiement bien à l’avance (deux à trois mois). Le tarif normal pour un Casa/Paris est en fait de 1200 Dh ; des tarifs à 810 et 1170 existent également. Le tarif le plus cher, en dernière minute reste quand même à 3000 DH. Bref, plutôt le client s’y prend, mieux il gagne. Ceci dit, comme tous les low cost, les services à bord sont payants (boissons et sandwichs), précise Jaouad Zyat, responsable de la gestion de la compagnie.
Reste à savoir également que la compagnie suit l’élan du pays qui s’ouvre à la mondialisation, en s’alignant sur l’environnement mondial aérien avec les outils utilisés ailleurs. Qu’ils s’agisse de touristes européens, de Marocains résidents en Europe ou de Marocains désirant se rendre en Europe, la compagnie offre les mêmes tarifs et les mêmes avantages à tous. Grâce à Internet tout y est affiché et expliqué. L’objectif pour Jet 4you est également d’engager une dynamique qui s’insère dans la concrétisation de la vision 2010.
Des vols sont ainsi programmés sur Charleroix et Liège, en Belgique, un vol est prévu pour le 28 octobre courant entre Ouarzazate et Orly ; quant à Agadir, il est déjà desservi par deux vols semaines (Mardi et samedi) sur Paris, depuis février dernier. La compagnie attend la livraison d’un deuxième avion qui entrera en fonction le 1er novembre prochain. Il s’agit d’un Boeing 737-400 de 173 ; la flotte de la compagnie est susceptible d’être portée à 19 avions en 2010. Quant à la vente effective des tarifs annoncés actuellement elle prendra date le 6 novembre prochain.
Reste à préciser que le premier TO européen TUI est actionnaire à 40%, à travers sa filière TUI AG. Les autres actionnaires sont Investima-SGMB (20%), Attijariwafa bank( 20%) et MM. Marrache et Benabbès Taarji( 20%).
La TUI détient 117 avions, 285 hôtels avec 167 000 lits. Le TO maîtrise toute la chaîne d’exploitation touristique : distribution, tour operating, transport aérien, services à destination, hôtellerie. Le Groupe TUI est co-actionnaire du Groupe marocain Holidays Services, basé à Agadir, à hauteur de 50% depuis 1990. Un partenariat très concluant qui honore son initiateur Guy Marrache et ses partenaires et dont les incidences sur le développement du tourisme à Agadir et à l’échelon national sont flatteurs.
Mohamed Rial - l’Opinion
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