Deuxième compagnie low-cost lancée au Maroc et première compagnie de statut privée au Maroc, Jet4you vient de lancer officiellement la bataille des bas prix dans le secteur de l’aérien.
Avec un aller Casablanca/paris à 480 DH TTC, c’est non seulement du jamais vu, mais c’est en plus une grande révolution tarifaire. Mais attention, tout ce qui brille n’est pas de l’or. Tous les sièges ne sont pas commercialisés à ce tarif là. Loin s’en faut, c’est impossible, et financièrement intenable, principalement pour une compagnie privée qui n’a pas encore fêté son premier anniversaire.
Les prix bas annoncés sont donc à bien comprendre et à mettre dans leur contexte tarifaire et commercial relatif à l’aérien et notamment au phénomène low cost qui a vraiment révolutionner le transport aérien en Amérique et en Europe. Chez nous, le phénomène vient à peine de commencer mais ne fera que s’accentuer avec l’arrivée Rayanair, Easy Jet et autres… Pour les responsables de Jet 4You, communiquer en TTC élimine dans l’esprit du client toute mauvaise surprise sur les taxes qu’il a à payer à l’achat de son billet.
Il est vrai que cela pose un problème sérieux à tel point que parfois les taxes à payer sont supérieures au tarif du papier. Même sur des billets gratuits, il faut payer des taxes. Bref, en annonçant les prix TTC ( y compris les fameux fees des agences), la compagnie Jet4You a vraiment innové. Autre point positif, les billets sont en vente dans des agences de voyage agréées par la compagnie. Le paiement par internet n’étant pas encore possible au Maroc à cause de réticences bancaires baignant dans un esprit anti développement et en marge de la mondialisation financière et commerciale, tout du moins dans ce cas particulièrement.
Pour le client il est bon à savoir que le fameux tarifs très bas à 480 Dh TTC, concerne uniquement une quinzaine de sièges, soit exactement 8% de la capacité de l’avion, à la condition d’effectuer le paiement bien à l’avance (deux à trois mois). Le tarif normal pour un Casa/Paris est en fait de 1200 Dh ; des tarifs à 810 et 1170 existent également. Le tarif le plus cher, en dernière minute reste quand même à 3000 DH. Bref, plutôt le client s’y prend, mieux il gagne. Ceci dit, comme tous les low cost, les services à bord sont payants (boissons et sandwichs), précise Jaouad Zyat, responsable de la gestion de la compagnie.
Reste à savoir également que la compagnie suit l’élan du pays qui s’ouvre à la mondialisation, en s’alignant sur l’environnement mondial aérien avec les outils utilisés ailleurs. Qu’ils s’agisse de touristes européens, de Marocains résidents en Europe ou de Marocains désirant se rendre en Europe, la compagnie offre les mêmes tarifs et les mêmes avantages à tous. Grâce à Internet tout y est affiché et expliqué. L’objectif pour Jet 4you est également d’engager une dynamique qui s’insère dans la concrétisation de la vision 2010.
Des vols sont ainsi programmés sur Charleroix et Liège, en Belgique, un vol est prévu pour le 28 octobre courant entre Ouarzazate et Orly ; quant à Agadir, il est déjà desservi par deux vols semaines (Mardi et samedi) sur Paris, depuis février dernier. La compagnie attend la livraison d’un deuxième avion qui entrera en fonction le 1er novembre prochain. Il s’agit d’un Boeing 737-400 de 173 ; la flotte de la compagnie est susceptible d’être portée à 19 avions en 2010. Quant à la vente effective des tarifs annoncés actuellement elle prendra date le 6 novembre prochain.
Reste à préciser que le premier TO européen TUI est actionnaire à 40%, à travers sa filière TUI AG. Les autres actionnaires sont Investima-SGMB (20%), Attijariwafa bank( 20%) et MM. Marrache et Benabbès Taarji( 20%).
La TUI détient 117 avions, 285 hôtels avec 167 000 lits. Le TO maîtrise toute la chaîne d’exploitation touristique : distribution, tour operating, transport aérien, services à destination, hôtellerie. Le Groupe TUI est co-actionnaire du Groupe marocain Holidays Services, basé à Agadir, à hauteur de 50% depuis 1990. Un partenariat très concluant qui honore son initiateur Guy Marrache et ses partenaires et dont les incidences sur le développement du tourisme à Agadir et à l’échelon national sont flatteurs.
Mohamed Rial - l’Opinion